Les médecins libéraux de la CSMF en université d’été à Hyères
La confédération des syndicats médicaux français (CSMF), premier syndicat des médecins libéraux, organise ce week-end à Hyères sa 23e université d’été. Intitulée « Médecins et territoires ou la théorie de l’évolution », elle doit permettre aux adhérents de faire le point sur les profondes mutations qui concernent leur métier. Le point avec le président de la CSMF, Jean-Paul Ortiz.
Quelles sont les évolutions auxquelles sont confrontés les médecins libéraux ?
Hier, un médecin exerçait seul et travaillait soixante heures et plus par semaine. Aujourd’hui, et plus encore demain, nous allons être amenés à travailler en équipe : entre médecins d’une même spécialité mais aussi en équipes pluridisciplinaires incluant différentes spécialités, des infirmières, des kinés, des orthophonistes, etc.
Pourquoi cette évolution est-elle nécessaire ?
Le but est d’abord de maintenir le plus longtemps possible à domicile des patients, âgés ou atteints de maladies chroniques, en évitant le recours systématique à l’hôpital, trop coûteux. On ne peut plus aller à l’hôpital pour tout et n’importe quoi. Une autre raison, c’est que notre société évolue : les jeunes générations ne veulent plus travailler heures par semaine comme notre génération l’a fait. Et il faut bien assurer la continuité des soins. Tout le monde ne peut pas partir en congés en même temps…
Comment accompagnezvous cette évolution ?
Les médecins ont commencé à s’organiser mais c’est compliqué quand on consacre l’essentiel de son temps à soigner. Nous avons pour but de les accompagner. Au niveau des régions, les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) sont des structures techniques qui peuvent accompagner ce mouvement. Mais on a aussi besoin de l’accompagnement des pouvoirs publics, y compris financier, pour construire des maisons de santé, acquérir les nouveaux outils du net et de la télématique. Ce sont des enjeux majeurs.
Pourquoi ?
Si on met fin aux déserts numériques, on met aussi fin aux déserts médicaux. Il y a désormais des outils, avec la télé médecine mais aussi avec les objets connectés qui permettent d’assurer à distance le suivi et la surveillance d’un patient à domicile.
Quels autres problèmes allez-vous évoquer ce week-end ?
Nous avons deux attentes vis à vis des pouvoirs publics. Il faut nous accompagner pour réduire la dérive bureaucratique de notre métier. Avec le tierspayant obligatoire, qui ne fonctionne pas bien, on passe un temps fou à vérifier que les paiements ont été effectués ! Le deuxième point : c’est le fameux virage ambulatoire : si on veut pouvoir prendre en charge les personnes âgées à domicile, il faut donner aux médecins libéraux les moyens de le faire.