Employé de boulangerie roué de coups à La Seyne : mois de prison
Huit jours d’incapacité temporaire de travail. Un corps meurtri par des coups de pied et de poing. Dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Toulon, la victime d’une agression est venue réaffirmer sa version ; refusant toutefois de se constituer partie civile. « Ce qui est fait est fait », a livré l’homme. Philosophe cet employé d’une boulangerie de La Seyne, agressé le 4 septembre, ou craintif ? La présidente du tribunal devant lequel a comparu son agresseur, Alexandre L., 26 ans, n’a pas manqué de s’interroger. Et de demander au blessé : « Avez-vous peur ? Avez-vous reçu des pressions ? » De la tête, il fait signe que non.
jours d’ITT
Le jour des faits, le prévenu pénètre vers 6 heures du matin dans le commerce. Il n’est pas seul et il est éméché. Il veut des parts de pizza, mais demande à l’employé de lui en offrir. L’homme refuse. Le client passe alors sa main dans la vitrine pour s’emparer de gâteaux. C’est à ce moment-là que les choses dégénèrent. Le salarié le repousse. Il est roué de coups. Huit jours d’ITT sont accordés à l’homme blessé au niveau du visage. À la barre, le mis en cause – défendu par Me Avichaï Fennech – est peu loquace. Il ne se souvient de rien. Il dit avoir présenté des excuses. La présidente lui oppose son CV judiciaire éloquent avec trois mentions (outrages, infraction liée aux produits stupéfiants...). Celui qui joue les gros bras vit toujours chez sa mère malgré ses 26 ans. « Cela fait un an et demi que je n’ai pas travaillé, précise-t-il aux magistrats. - Et vous allez songer à travailler ? Vous avouez consommer quatre à cinq verres d’alcool par jour. Vous avez peut-être mieux à faire que d’aller agresser un homme qui travaille à 6 heures du matin ! » Le représentant du parquet évoque des faits « graves et désagréables. Ce matin-là, il y a un homme seul qui sert dans une boulangerie. Des personnes dangereuses, alcoolisées débarquent. Celui-ci s’est même emparé d’une bouteille. Il a une personnalité inquiétante. » Il a requis six mois de prison et la révocation d’un sursis de quatre mois. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Alexandre L. a été écroué. Il doit purger dix mois de prison.