La société Primo placée en liquidation judiciaire
Un liquidateur judiciaire de procéder au licenciement des 39 salariés de l’entreprise cuersoise spécialisée dans le commerce de gros. Tous manifesteront ce matin à La Garde
Le tribunal de commerce de Toulon a tranché hier matin : la mise en liquidation judiciaire de la société Primo, à Cuers, a été prononcée, entraînant le licenciement économique de 39 salariés. « Nous nous attendions à une telle décision après le redressement judiciaire de Primo qui n’a rien donné. Mais la colère est toujours là et nous maintenons notre manifestation aujourd’hui, à 11 h 30, devant le magasin Lescure de La Garde, où notre dirigeant a des responsabilités », réagit Cindy Van-Catenstein, déléguée du personnel CGT.
« Une mauvaise gestion »
« Le combat ne fait que commencer avec l’aide du syndicat CGT. Nous sommes en révolte contre cette mauvaise gestion qui a duré des mois et nous a conduits là où nous en sommes. Ce matin, des salariés de Lescure devraient d’ailleurs nous rejoindre pour ce mouvement », ajoute-telle. À présent, le mandataire judiciaire, Me Nicolas Malric, devient liquidateur judiciaire et va être chargé de licencier les 39 salariés dans un délai de quinze jours. « C’est le temps imparti pour que la caisse de garantie des salaires, à Marseille, prenne en charge les salaires impayés et les indemnités dues dans le cadre du licenciement », ajoute Me Christophe Vinolo, aux intérêts des salariés. Le liquidateur judiciaire devra également recouvrer les actifs de l’entreprise : factures, matériel… et suivre les procédures en cours.
« Bouc émissaire »
Un expert judiciaire a été désigné, pendant le redressement judiciaire de la société Primo (débuté en mai dernier), afin d’analyser les comptes de la société. Son expertise est toujours en cours. De son côté, Me Michaël Assouline (barreau de Marseille), conseil de la société Primo, regrette que « le président-directeur général de Primo, Paul Binisti, ait été pris comme bouc émissaire par des salariés mécontents. Cet homme a tout fait pour sauver l’activité : deux ans de négociations intenses avec les banques, qui n’ont, hélas, pas abouti. Sachez qu’il voulait même injecter de l’argent en son nom personnel ! Alors, aujourd’hui, il est prêt à prendre ses responsabilités mais qu’on ne lui fasse pas porter l’intégralité de l’échec de l’entreprise », ajoute-t-il. « Désormais, la direction va aider le liquidateur judiciaire dans son travail. M. Binisti est personnellement touché par cette affaire. Mais, en l’absence de reprise d’activité, il ne peut que constater l’échec. » Dans la zone des Bousquets, à Cuers, où se trouvait l’entreprise Primo, l’activité a cessé hier matin. Les salariés ont effectué leur dernière journée de travail la veille : tous présents. Ils devraient être tous là, en fin de matinée, à La Garde.