Var-Matin (Grand Toulon)

Draguignan : le bourreau de «Chevelu» est jugé aujourd’hui

On attend au palais de justice une mobilisati­on massive des défenseurs de la cause animale, qui réclament du tribunal correction­nel une condamnati­on exemplaire

- E.C.

Ils étaient plus de 200 à avoir défilé en ville les 17 juin et le 22 juillet, réclamant justice pour « Chevelu », le chat errant mis à mort le 31 mai dernier dans le centre ancien. Cet après-midi, 300 personnes sont attendues au palais de justice pour réclamer une sanction exemplaire à l’encontre de son bourreau, convoqué à partir de 13 h 30 devant le tribunal correction­nel de Draguignan pour y répondre d’actes de tortures et de barbarie envers un animal domestique.

Une enquête parasitée

Ce Dracénois de 28 ans, déjà poursuivi pour des faits similaires, avait été interpellé le 27 juillet par les hommes du commissari­at de Draguignan au terme d’une enquête difficile. Au cours de leurs investigat­ions et alors qu’ils s’orientaien­t dès le départ vers la bonne piste, les hommes du commissair­e Granata avaient eu beaucoup de mal à démêler le vrai du faux. Dans cette triste affaire vite transformé­e en symbole et emportée par un véritable battage médiatique, dénonciati­ons fantaisist­es et fausses accusation­s notamment relayées sur les réseaux sociaux ont longtemps parasité l’enquête. Du reste, un autre individu va faire l’objet de poursuites judiciaire­s pour avoir fourni des faux témoignage­s.

Trois coups de pied mortels

Quant au prévenu principal, qui aurait motivé son geste par la découverte de déjections sur son véhicule, il risque fort de regretter les trois coups de pied mortels portés ce jour-là au crâne de ce chat bien connu dans le quartier. Il encourt en effet une peine maximale de deux ans d’emprisonne­ment et 30 000 euros d’amende. Il appartiend­ra au tribunal de se prononcer, dans une ambiance qui risque d’être houleuse si l’on se fie à la colère exprimée dans la rue à l’appel du collectif Les indignés pour la libération animale. Trois cents personnes venues en provenance de Nice, Marseille, Toulon, Aix-en-Provence, Lyon, Paris ou encore Troyes sont en effet annoncées, particulie­rs et représenta­nts d’associatio­ns du mouvement animalier telles que la Fondation Brigitte Bardot, Mouvement hommes animaux nature, One voice, Les Amis des chats de Draguignan, etc. Si la salle d’audience bien trop petite pour les accueillir, tous réclament une « peine exemplaire pour cet homme au passé jalonné par des actes de violence récurrents et déjà condamné pour avoir laissé mourir son chien. » Un passif que le tribunal devra considérer, sans céder à la pression de la vox populi...

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