« On nous a pris pour des cobayes! »
Pour être avocate, elle n’en est pas moins femme. Et patiente, traitée au Levothyrox. Alors lorsqu’elle a subi les effets secondaires de la nouvelle formule, cette Mouginoise âgée de 58 ans a décidé d’être le porte-parole de tous les autres malades, dont certains souffrent en silence. Avec une plainte déposée contre le laboratoire Merck, et l’intention de monter un collectif capable d’ester en justice.
Comment avez-vous constaté un problème avec le Levothyrox ? J’ai moi-même eu des problèmes de thyroïde, qui ont nécessité une ablation partielle en , puis totale en . Tout allait très bien, j’étais en pleine forme, je faisais du sport. Mais depuis avril-mai, je me sens très fatiguée, j’ai des crampes, des vertiges. Mon mari médecin m’a alors fait un bilan sanguin, qui a révélé un effondrement de ma TSH (Thyréostimuline, hormone qui stimule la thyroïde). Il a alors baissé ma posologie, mais ça ne marche pas. Et de nouveaux symptômes sont même apparus : perte de cheveux, douleur musculaire, eczéma...
Vous avez des explications ? Mon mari a fait son enquête, et a découvert la nouvelle formule du Levothyrox, avec le remplacement du lactose, un excipient qui stabilise l’effet actif de la molécule, par du mannitol et de l’acide citrique, sans que les usagers en soient informés. En réalité, on nous a pris pour des cobayes!
Vous avez alerté le ministère de la Santé? Oui, j’ai vu la ministre à Paris, en compagnie d’Anny Duperey. Elle nous a répondu qu’elle va demander d’accroître les stocks de solution buvable (normalement réservée aux enfants de moins de ans ou aux personnes souffrant de problème de déglutition), ainsi qu’une importation provisoire de médicaments génériques. Mais nous, on n’en veut pas ! On
D’où votre plainte contre le laboratoire Merck et contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Un sacré défi ? La bataille va être rude, car on s’attaque à un gros groupe et à des intérêts, mais on va être de plus en plus nombreux et j’irai jusqu’au bout, car je n’ai pas d’autres alternatives. Actuellement, je ne peux pas vivre sans l’ancien Levothyrox. Je suis allé en chercher en Italie, et depuis, je revis !
Me Anne-Catherine Colin Chauley : 06.24.44.45.91