Et Rami libéra l’OM
Marseille n’est pas sorti d’affaire, loin de là. À défaut d’être flamboyant, cet OM-là s’est montré efficace pour arracher trois précieux points lors de la journée d’ouverture de la Ligue Europa, face à Konyaspor hier soir (1-0) au Vélodrome. Alors non, cette victoire n’efface pas le cinglant revers enregistré le week-end dernier face aux Rennais (1-3). En revanche, il remet bel et bien les hommes de Rudi Garcia dans le droit chemin. Les Marseillais se sont montrés brouillons (souvent), effacés (par moments), et c’est le Varois Adil Rami qui a sorti une sacrée épine du pied des Phocéens. Le défenseur international a soulagé le stade d’une tête sur corner peu après le retour des vestiaires (48e).
Kamara, une première encourageante
L’OM a joué à se faire peur, comme si souvent depuis le début de la saison. Même devant au score, les Olympiens ne respirent pas la sérénité. Bourabia a touché le montant pour les Turcs (60e) et a failli doucher Pelé et les siens. Lancé dans le grand bain, Kamara (17 ans) a connu sa première titularisation avec son club formateur. Ce défenseur central de formation a débuté au milieu de terrain. Le choix de coach Garcia a été payant. Le minot a fait étalage de son talent. Efficace à la récupération, bon à la relance, il a marqué des points. Et il a, malheureusement, été l’un des seuls à surnager dans un OM encore trop timoré, comme écrasé par l’enjeu de cette première européenne. Après son retour à la compétition peut-être un peu précipité contre Rennes, pour une blessure aux pectoraux, Rami a signé son premier but olympien. Il n’avait plus marqué en coupe d’Europe depuis la campagne victorieuse du FC Séville en C3 2016, en 8es de finale retour contre le FC Bâle (3-0). Payet, lui, s’était montré combatif, comme il l’avait promis, n’oubliant pas ses tâches défensives, mais inhabituellement imprécis dans ses passes avant ce corner. L’OM a eu plusieurs balles de 2-0, dont une pour Germain, qui touche la barre (56e) ou encore Hiroki Sakai (65e), sanctionné d’un remplacement avant la mi-temps contre Rennes. Un deuxième but aurait été bien pour lui et pour l’OM, mais vu la conjoncture, un 1-0 suffira. Il ne fallait pas perdre pour ne pas sombrer dans la crise, c’est chose faîte. Cela va mieux (presque) partout, sauf pour l’ambiance. L’OM a joué ce match du rachat dans un stade désespérément creux, effet accentué au coup d’envoi par la grève des supporters, qui ne sont entrés qu’au bout de dix minutes. «Vide comme les promesses de Jacques-Henri, la tactique de Rudi», était-il écrit sur une banderole visant le président Eyraud et le coach. Les supporters étaient réunis pour l’occasion dans le même virage, le Sud. Il s’agit de la pire affluence de l’OM en Coupe d’Europe depuis 2015 et un autre match de C3 contre Gronin- gen (9010 spectateurs). Une fois entrés en scène, les supporters, qui ont perdu depuis la saison dernière la gestion des abonnements, ont déclenché une pétarade accompagnée de fumigènes, ce qui coûtera une lourde amende de l’UEFA au club.