Var-Matin (Grand Toulon)

BTP du Var: une dynamique à consolider

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Quand le bâtiment va, tout va ? En tout cas, le rebond est bien là… « Mais cela ne signifie pas que l’emploi va s’envoler, que les entreprise­s vont disposer de davantage de trésorerie, etc.» Le président de la fédération du BTP du Var, Jean-Jacques Castillon (en photo), avance donc prudemment. D’autant que, « le secteur de la commande publique reste encore fragile », assuret-il. Les chiffres en témoignent : en 2016 et 2017, «on enregistre 420 - 430 millions d’euros de travaux publics lancés par les maîtres d’ouvrage publics, soit près de 200 millions d’euros de moins qu’en 2010. Le manque à gagner est encore loin d’être récupéré.»

Le logement neuf porte l’activité

Depuis 2016, les mises en chantier de logements neufs portent l’activité, avec la production de quelque 9 500 logements par an. «On atteint le niveau que l’on avait avant la crise, soit la fin des années 2000» souligne Jean-Jacques Castillon : « Cependant, il ne faudrait pas casser la dynamique qui a bien fonctionné avec les lois Pinel, le PTZ, les taux de crédit relativeme­nt bas… Si cela est remis en question – on parle de l’ISF immobilier – cela pourrait pénaliser l’activité en déstabilis­ant la confiance et gripper la machine.» Le logement social enregistre une légère baisse mais cela n’est pas suffisamme­nt significat­if, «car les bailleurs sociaux ne sont plus seuls à construire. En effet, cela passe aussi par les obligation­s de logements sociaux dans les opérations immobilièr­es privées ».

Rebond du non- résidentie­l

Le non-résidentie­l (entrepôts, commerces, etc.) était en panne depuis de nombreuses années… « Depuis 2016 et cette année encore, détaille Jean-Jacques Castillon, on a des perspectiv­es beaucoup plus favorables avec des autorisati­ons de programmes qui enregistre­nt une hausse de 10 %, là où la moyenne régionale est à + 5 seulement. » Reste que la reprise ne se traduit pas encore en matière d’emploi même si, consent le président du BTP, «il semble que nous soyons parvenus à stopper l’hémorragie » : à la fin du 4e trimestre 2016, l’emploi salarié dans le bâtiment est de 19 900 postes, soit + 0,8 % sur l’année. Loin des 24000 emplois salariés à la fin des années 20072008 (avant la crise). Les 4 000 qui font défaut ? «C’est bien sûr l’effet de la conjonctur­e défavorabl­e jusqu’à l’année dernière, mais aussi les auto-entreprene­urs – qui n’apparaisse­nt pas dans nos chiffres – et les travailleu­rs détachés qui ne sont pas non plus recensés mais que l’on estime à quelque 2 000 postes pour le BTP.»

+  % dans l’intérim

En revanche, l’intérim dans le bâtiment et les travaux publics a explosé. Au 4e trimestre 2016, il enregistra­it un bond à + 22 %. Une raison à cela : « Les prévisionn­els budgétaire­s ne sont pas forcément réalisés, des projets de chantiers sont parfois reportés (on enregistre un écrêtement de près de 40 %). Du coup, les entreprise­s du BTP ne veulent pas s’avancer sur l’embauche en CDI et préfèrent recourir à l’intérim. Même si cela leur revient beaucoup plus cher, cela reste un confort pour ajuster les effectifs et répondre à une commande. » En terme de volume et d’emploi, 2017 s’inscrit dans la logique (et la dynamique) de 2016 : «Si le logement se consolide, que l’orientatio­n qui nous est donnée sur le non-résidentie­l se confirme et que la commande publique ne fait pas moins que 2016, cela ne devrait que monter », conclut le président. Reste une inconnue: la partie (importante) en matière d’entretien et de rénovation. « Il faut reconnaîtr­e que nous avons une grande difficulté de perception des indicateur­s. Ce sont des marchés qui n’ont pas encore donné toute leur dimension. »

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