Père Vasile, un moine orthodoxe à Porquerolles
Depuis un an, ce pope roumain perpétue la tradition orthodoxe dans l’isolement du fort de la Repentance, en remplacement du charismatique mais vieillissant père Séraphin
Alors que des centaines de milliers de touristes – et même davantage depuis que Notre Dame a été élue plus belle plage d’Europe – se pressent chaque année sur l’île de Porquerolles, le père Vasile, moine orthodoxe roumain, y a débarqué, non par choix, mais «par obéissance ». « Obéissance heureuse», s’empresse-t-il de préciser. L’intéressé le raconte sans rancoeur. Bien au contraire. « Il y a tout juste un an, le père supérieur du monastère d’ Oasa, en plein centre de la Roumanie, m’a convoqué pour me dire : “Vasile, prépare-toi, la semaine prochaine, tu pars t’installer en France” ». Pour avoir plus de détails sur sa future « affectation » dans un pays majoritairement catholique, le père Vasile a dû retourner sur Internet après «une abstinence de presque 10 ans». Si Porquerolles passe pour un paradis terrestre, le fort de la Repentance, un ouvrage militaire de la fin du XIXe siècle, déclassé sitôt achevé, a en revanche dû lui paraître bien austère en comparaison de son monastère roumain. Qu’importe. Le père Vasile, à l’indéfectible sourire, a fait ses valises sans rechigner et a atterri sur la plus grande des îles d’Or le 9 septembre 2016. Il y a un an tout juste. Sa mission : remplacer le charismatique père Séraphin. À bientôt 90 ans, il était temps pour ce dernier, qui y a vécu comme ermite pendant plus de 20 ans, de quitter le spartiate ouvrage militaire situé à plus de 30 minutes de marche du village de Porquerolles… « Fatigué, malade, ce n’était plus possible pour lui de rester vivre ici », glisse le père Vasile sur un ton bienveillant. À la grande silhouette du père Séraphin, devenu en quelque sorte une icône du moine orthodoxe avec ses grosses lunettes et son épaisse barbe blanche, a donc succédé le père Vasile, à l’allure d’éternel adolescent malgré ses presque cinquante printemps… Si ce