Exposition Melting Pot(es) : le succès d’une équipe
que j’ai voulu faire des tableaux où elles sont mises en valeur. » Libres, à son image quand même. En free lance, elle partait toute seule en Afghanistan, aux Émirats... « Je dormais dans des squats, raconte-t-elle .Et là, je filmais ce que personne ne filmait. » Quand elle a arrêté, il y a huit ans, «[sa] vie n’avait plus de sens », ditelle. Mais elle n’est pas passée pas à côté de sa deuxième vocation : la peinture. Une passion qui l’a rattrapée. Là, un violon dans la scène, cet instrument qu’elle aime tant. Ici beaucoup de rouge, comme son tempérament. « J’ai du caractère, j’aime que les choses aillent vite : c’est pour cela que je peins à l’acrylique car il faut être rapide. »Culottée aussi : au président François Mitterrand, qu’elle invite à son premier vernissage, elle préfère vendre une toile plutôt que de la lui donner gratuitement. Finalement, on ne regrette pas de ne pas la voir raconter la souffrance du monde, car dans cette série, L’Éternel féminin n’est-il pas de jeter un regard plein de douceur et de beauté sur le monde ? jusqu’au 30 septembre, galerie Saint-Louis, 12 place du Globe. Après avoir été admirée sur les murs de la mairie d’honneur au printemps, l’exposition Melting Pot(es) a pris place à l’entrée du centre de documentation et d’information (CDI) du lycée Bonaparte. La réelle réussite de cette exposition est due à l’implication des élèves, et de ceux qui les ont accompagnés dans cette aventure considérée par tous comme formidable. Catherine Laffra, conseillère principale d’éducation, avait émis l’idée de mener un projet pédagogique, avec une classe de première et une de seconde, axé sur l’apport positif de la diversité dans un lycée comme le leur, traduit sous forme de photographies. Cécile Gebelin, responsable du CDI, et les enseignants référents de ces deux classes, Marine Labbat et Philippe Wozelka, y ont tout de suite adhéré. Conseillés par Bruno Suzanna de l’association Équinoxe, les élèves ont travaillé, par groupes, à la scénarisation des futures photos sur des thèmes tels que le vivre ensemble, la laïcité, la solidarité, ou encore la lutte contre la discrimination, ainsi que sur les textes explicatifs et des nuages de mots clés. Le photographe Dan Aucante est venu au lycée prendre les clichés, en respectant la manière formelle décidée par les élèves d’interpréter les sujets retenus. Catherine Laffra et Cécile Gebelin se disent « très fières de la façon dont les élèves, de nationalités, couleurs, religions, niveaux sociaux diversifiés, ont non seulement traduit le respect des différences dans leur établissement mais aussi les ont valorisées comme une véritable richesse ».