En danger
Moineau, hirondelle, mésange, rouge-gorge ou fauvette comptent parmi les espèces dont la population a fortement diminué en dix ans, révèle une étude menée par l’Insee Paca
Selon une étude de l’Insee sur la biodiversité, plusieurs espèces d’oiseaux communs, dont le moineau, sont en régression dans notre région, leur population ayant subi une baisse de 34 a 25% en dix ans.
Les oiseaux vont-ils disparaître? Selon une étude de l’Insee Paca sur la biodiversité, 68 espèces d’oiseaux communs de la région ont fortement diminué entre 2003 et 2013. Les espèces spécialistes des milieux bâtis sont les plus fortement touchées : - 34%. Parmi elles, le moineau domestique. Peu à peu, cet habile resquilleur, connu des clients attablés aux terrasses des restaurants, s’est fait de plus en plus discret. Et finalement, il a cédé les miettes aux gros pigeons. Il s’est lentement effacé sans que personne ne s’en aperçoive. Sauf les spécialistes, professionnels ou amateurs, qui le surveillent dans le cadre du programme STOC (suivi temporel des oiseaux communs). Et selon eux, son avenir est fortement compromis.
Le rouge-gorge déserte la région
Quel curieux sort pour un oiseau qui vit proche des hommes et s’accommode de ses constructions pour nidifier! Constructions qui, elles, augmentent inexorablement. Le chardonneret élégant, le verdier d’Europe, l’hirondelle de fenêtre, la tourterelle turque, le rougequeue noir ou le martinet noir sont eux aussi emportés dans ces 34%. Dans les forêts, même les plus reculées, les plus protégées, les plus sauvages, la vie est loin d’être tranquille. Les espèces spécialistes des milieux forestiers sont en baisse de 29%. Rouge-gorge familier, grive musicienne, mésanges noire, huppée ou à longue queue, pinson des arbres... Ils sont toute une ribambelle à ne plus émettre de chant au printemps, lorsque se font les comptages. Pourtant, la forêt gagne du terrain, notamment dans le Var et la région ne manque pas de parcs nationaux : quatre, sur les sept que compte la France métropolitaine, sont en Paca. Parmi eux, le parc national du Mercantour dans les Alpes-Maritimes. À eux quatre, ils représentent 136 000 hectares, soit 4,3% de la surface régionale. À cela, s’ajoutent les parcs naturels régionaux qui couvrent 23% de la superficie régionale.
Ils faussent compagnie aux agriculteurs
Parmi eux, le parc naturel régional (PNR) des Préalpes d’Azur, dans les Alpes-Maritimes, et le futur PNR de la Sainte-Baume, dans le Var. Alors, où sont passés les oiseaux des forêts? L’Insee ne donne pas de réponse. Dans ce département encore largement cultivé, même les espèces spécialistes des milieux agricoles sont en régression : - 25%. Linotte mélodieuse, corneille noire, faucon crécerelle, étourneau sansonnet quittent peu à peu leur univers de vignes, de maraîchage, de vergers. Seules les espèces généralistes résistent mieux aux assaut du XXIe siècle, même si les populations baissent également (- 8%). Mésanges bleue et charbonnière, fauvette à tête noire, pigeon ramier, merle noir, pic vert... semblent encore trouver de quoi vivre dans une région en perpétuelle évolution. La protection et la restauration de la biodiversité sont à présent une priorité. Priorité que le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires en cours d’élaboration veut, semle-t-il, prendre en compte. Il y a urgence, car nombre d’oiseaux pourraient passer d’espèce commune à rare, à commencer par le très menacé moineau domestique.