Var-Matin (Grand Toulon)

La bonne affaire

Grâce à un essai de Facundo Isa à la e minute, le RCT s’est imposé sur le fil au Stade Français, empochant même le bonus offensif.

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Et Isa est passé par là. Comment transforme­r une défaite rageante en victoire bonifiée? Lorsqu’ils ne savent plus quoi faire, les «Rouge et Noir» ont encore une solution. Il n’y a qu’à servir l’Argentin près des lignes et regarder le travail… On jouait la 78e minute d’une rencontre encore marquée par de nombreuses fautes toulonnais­es et l’on regrettait déjà toutes ces occasions manquées qui avaient permis au Stade Français de reprendre le score et même de le tenir jusque-là lorsque le RCT se lança une ultime fois à l’attaque.

Isa, « el toro »

Par deux fois déjà, il avait franchi la ligne parisienne grâce à Tuisova d’entrée et Tuisova encore à la 57e. Mais il avait tant dégueulé de ballons et gâché de munitions depuis son entame de rêve que plus personne ne croyait vraiment à un retourneme­nt de situation. Sauf l’Argentin Isa, sans doute, qui, vexé d’avoir été simplement moyen hier après-midi, a décidé de remettre in extremis, ses pendules personnell­es à l’heure. Première percussion et déjà un défenseur sur le cul, deuxième charge et deux hommes en perdition sur son paletot, Facundo, el toro, n’avait plus qu’à tendre le bras pour envoyer Toulon au paradis et le Stade Français à ses études (15-19, 79e) Cruel dénouement pour une équipe parisienne qui n’avait hier que l’énergie du désespoir, une bonne touche et Morne Steyn pour contrer les ambitions varoises mais qui encore une fois a bien failli réussir son coup. Cela n’aurait pas été scandaleux du reste tant les Toulonnais avaient donné le bâton… Alors qu’ils étaient parfaiteme­nt rentrés dans leur match en scorant très rapidement à l’issue d’une très longue séquence de jeu, les hommes de Galthié ont soudaineme­nt baissé le pied, réagissant plus qu’ils n’agissaient. On sentait bien qu’ils pouvaient évoluer une classe au-dessus de leur adversaire. Résultat, un 12-0 au pied en faveur des Parisiens qui les obligeaien­t à ramer de nouveau alors qu’ils avaient tourné 6-7 à la pause.

Une classe au-dessus

La 42e minute faillit alors marquer la fin des illusions toulonnais­e, mais Tuisova enraya une échappée majeure de Waisea d’une pichenette qui lui valut un avertissem­ent. Le Stade Français ne comprenait pas pourquoi il n’avait pas bénéficié d’un essai de pénalité, ce que contestait clairement Bastareaud après coup. « Même si Parisse attrape le ballon, je suis encore là pour l’arrêter », précisait le capitaine tout feu tout flamme du RCT. Steyn se contenta donc de trois points de pénalité (9-7, 42e). Mais à force d’être pénalisés, les Rouge et Noir, qui ne parvenaien­t pas à remettre la main sur le ballon à cause d’une touche déficiente (5 ballons perdus), furent encore sanctionné­s (12-7, 56e) au moment même ou Belleau, très correct jusque-là plongea tout à coup dans un trou noir pour manquer tout ce qu’il tentait (huit points laissés en route au pied). Tuisova parvint heureuseme­nt à marquer son deuxième essai en coin à la suite d’une mêlée bien négociée sous les poteaux parisiens (12-12, 57e). Mais cela ne suffit pas à faire lâcher le Stade Français, qui reprenait le score d’un drop lointain de l’inévitable Steyn (15-12, 68e). Dix minutes plus tard, on en était encore là, à se demander comment le RCT avait pu laisser échapper la victoire lorsqu’Isa, qu’on n’attendait plus, fit tout exploser sur son passage pour renverser le match et faire hurler de bonheur les Toulonnais, le petit Louis Carbonel tout juste rentré et le staff compris...

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Facundo Isa (n°) a libéré ses partenaire­s qui le félicitent en leur permettant d’arracher une victoire acquise au forceps. (Photo Frank Muller)
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De notre envoyé spécial à Paris Philippe BERSIA

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