Le futur des bars de plage se dessine à Saint-Mandrier
Le bureau d’études Margas Naval, situé dans le Parc d’activités marines de la presqu’île, souhaite commercialiser un concept d’établissement de plage écolo et en kit. Explications
Ne pas se fier à leur petite agence, où le système D est encore la règle. Au moins le temps que les gigantesques travaux menés par TPM se terminent. Ici, au coeur du Parc d’activités marines de Saint-Mandrier, les deux frères Margas et leur bureau d’études en architecture navale font plutôt dans la modernité. Dans le futurisme, même, serait-on tenté de dire. « On a une idée par minute », rigolent-ils. Celle qui occupe actuellement leurs journées n’est sans doute pas la moins prometteuse : dessiner des établissements de plage novateurs, montables et démontables à l’infini, sur n’importe quel morceau de côte, et que l’on peut facilement stocker. Ceci afin que les restaurateurs soient à même de répondre (notamment) aux exigences tatillonnes de la loi littoral et, accessoirement, aux appels d’offres des mairies. En somme, des bars-restaurants de bord de mer en kit.
Traitement des eaux usées, dessalinisateurs, ionisateurs…
« La réglementation impose aux concessionnaires de faire place nette une fois la saison finie, expliquent Dominique et Frédéric. Sauf que la manoeuvre prend un temps fou, ce qui réduit d’autant la période d’activité et coûte beaucoup d’argent ». Le produit qu’ils souhaitent commercialiser est censé résoudre ces problématiques : trois jours pour installer la structure, et autant pour la faire disparaître. « L’idée, c’est d’utiliser un système d’ancrage avec de grosses vis dans le sol, détaille Dominique. Ensuite, on assemble mécaniquement des éléments préfabriqués et précâblés de cuisine, de terrasse, de sanitaire… qu’il ne reste plus qu’à habiller. C’est une sorte de grand Lego®. Tous les matériaux - aluminium, bois… - sont évidemment recyclables. Légers aussi, pour ne pas abîmer la plage. En termes d’intégration paysagère, c’est l’idéal : cela permet de donner un aspect nettement plus esthétique à l’ensemble que les constructions modulaires ou les containers aménagés que l’on voit parfois sur le rivage ». Autres atouts du concept : il s’adapte à son environnement. « Pendant quinze ans, on a eu un chantier naval, poursuit Frédéric. Aujourd’hui, on fait du design fonctionnel. La mer, on connaît sans doute plus que des architectes terrestres. On sait appréhender les risques submersion, la corrosion… On propose aussi des dessalinisateurs, le traitement des eaux usées, des ionisateurs pour lutter contre les mauvaises odeurs ou des solutions de développement durable pour produire de l’énergie en autonomie. Comme sur certains bateaux ». Bref, on est loin de la « paillote à papa » !
Du design jusqu’au permis de construire
En voyant passer ces dernières semaines les renouvellements de concession d’établissements de plage sur les communes de Bandol ou de Ramatuelle, voire de Marseille, Frédéric et Dominique Margas se disent donc qu’ils ont là une belle carte à jouer. « Trouver des partenaires pour construire notre concept ne devrait pas être un problème. On espère ensuite convaincre des commerçants, qui auraient là une vraie chance de remporter les appels d’offres des mairies, avec des projets en parfaite conformité avec la loi littoral ». D’autant que la petite société prend en main le dossier du design initial au suivi de la réalisation, en passant par le dépôt du permis de construire. Ils estiment enfin que leur produit pourrait être commercialisé à environ 2 000 euros le mètre carré. En attendant, Dominique et Frédéric travaillent déjà sur une autre idée « révolutionnaire » dont on pourrait entendre parler très bientôt. Un concept de bateau « couteau suisse », dont les fonctions de lutte contre les pollutions marines seraient infinies. Mais, chut, c’est encore à l’état de projet…