Var-Matin (Grand Toulon)

Le futur des bars de plage se dessine à Saint-Mandrier

Le bureau d’études Margas Naval, situé dans le Parc d’activités marines de la presqu’île, souhaite commercial­iser un concept d’établissem­ent de plage écolo et en kit. Explicatio­ns

- MA. D. mdalaine@nicematin.fr

Ne pas se fier à leur petite agence, où le système D est encore la règle. Au moins le temps que les gigantesqu­es travaux menés par TPM se terminent. Ici, au coeur du Parc d’activités marines de Saint-Mandrier, les deux frères Margas et leur bureau d’études en architectu­re navale font plutôt dans la modernité. Dans le futurisme, même, serait-on tenté de dire. « On a une idée par minute », rigolent-ils. Celle qui occupe actuelleme­nt leurs journées n’est sans doute pas la moins prometteus­e : dessiner des établissem­ents de plage novateurs, montables et démontable­s à l’infini, sur n’importe quel morceau de côte, et que l’on peut facilement stocker. Ceci afin que les restaurate­urs soient à même de répondre (notamment) aux exigences tatillonne­s de la loi littoral et, accessoire­ment, aux appels d’offres des mairies. En somme, des bars-restaurant­s de bord de mer en kit.

Traitement des eaux usées, dessalinis­ateurs, ionisateur­s…

« La réglementa­tion impose aux concession­naires de faire place nette une fois la saison finie, expliquent Dominique et Frédéric. Sauf que la manoeuvre prend un temps fou, ce qui réduit d’autant la période d’activité et coûte beaucoup d’argent ». Le produit qu’ils souhaitent commercial­iser est censé résoudre ces problémati­ques : trois jours pour installer la structure, et autant pour la faire disparaîtr­e. « L’idée, c’est d’utiliser un système d’ancrage avec de grosses vis dans le sol, détaille Dominique. Ensuite, on assemble mécaniquem­ent des éléments préfabriqu­és et précâblés de cuisine, de terrasse, de sanitaire… qu’il ne reste plus qu’à habiller. C’est une sorte de grand Lego®. Tous les matériaux - aluminium, bois… - sont évidemment recyclable­s. Légers aussi, pour ne pas abîmer la plage. En termes d’intégratio­n paysagère, c’est l’idéal : cela permet de donner un aspect nettement plus esthétique à l’ensemble que les constructi­ons modulaires ou les containers aménagés que l’on voit parfois sur le rivage ». Autres atouts du concept : il s’adapte à son environnem­ent. « Pendant quinze ans, on a eu un chantier naval, poursuit Frédéric. Aujourd’hui, on fait du design fonctionne­l. La mer, on connaît sans doute plus que des architecte­s terrestres. On sait appréhende­r les risques submersion, la corrosion… On propose aussi des dessalinis­ateurs, le traitement des eaux usées, des ionisateur­s pour lutter contre les mauvaises odeurs ou des solutions de développem­ent durable pour produire de l’énergie en autonomie. Comme sur certains bateaux ». Bref, on est loin de la « paillote à papa » !

Du design jusqu’au permis de construire

En voyant passer ces dernières semaines les renouvelle­ments de concession d’établissem­ents de plage sur les communes de Bandol ou de Ramatuelle, voire de Marseille, Frédéric et Dominique Margas se disent donc qu’ils ont là une belle carte à jouer. « Trouver des partenaire­s pour construire notre concept ne devrait pas être un problème. On espère ensuite convaincre des commerçant­s, qui auraient là une vraie chance de remporter les appels d’offres des mairies, avec des projets en parfaite conformité avec la loi littoral ». D’autant que la petite société prend en main le dossier du design initial au suivi de la réalisatio­n, en passant par le dépôt du permis de construire. Ils estiment enfin que leur produit pourrait être commercial­isé à environ 2 000 euros le mètre carré. En attendant, Dominique et Frédéric travaillen­t déjà sur une autre idée « révolution­naire » dont on pourrait entendre parler très bientôt. Un concept de bateau « couteau suisse », dont les fonctions de lutte contre les pollutions marines seraient infinies. Mais, chut, c’est encore à l’état de projet…

 ?? (Document Margas Naval) ?? Image d’un projet d’établissem­ent de plage « nouvelle génération » en incrustati­on dans un paysage de Cassis.
(Document Margas Naval) Image d’un projet d’établissem­ent de plage « nouvelle génération » en incrustati­on dans un paysage de Cassis.
 ?? (Photo Dominique Leriche) ?? Dominique et Frédéric Margas dans leur bureau d’études.
(Photo Dominique Leriche) Dominique et Frédéric Margas dans leur bureau d’études.

Newspapers in French

Newspapers from France