Var-Matin (Grand Toulon)

La bonne recette d’Emilie and the Cool Kids

En dix ans, le coffee shop niçois de la rue Alberti a essaimé avec des boutiques en propre et des franchises. Dernière ouverture à Sophia Antipolis. Suivront Cannes, Marseille et... Reykjavik

- KARINE WENGER

Au début du mois, l’enseigne Emilie and the Cool Kids a ouvert à Sophia Antipolis son cinquième magasin, le second en franchise. A ses débuts, il y a dix ans, qui aurait misé sur la réussite de ce coffee shop niçois, alors appelé Emilie’s Cookies ? Pas grandmonde, se souvient l’une des deux fondatrice­s, Céline Molière : « Notre premier magasin à Nice s’inspirait des coffee shops américains : des lieux de vie conviviaux, décalés, comme l’intérieur d’un appartemen­t. Personne ne croyait qu’on pourrait gagner de l’argent en vendant 2 € des cookies faits maison. Ni que dans un local de 35 m2, on préfère perdre des places assises en installant un canapé confortabl­e plutôt que des chaises... »

Comme à la maison

En 2007, le concept des coffee shops est peu répandu en France. Qu’importe. Cela n’empêche pas Céline Molière de mettre la main à la pâte avec son associée, Emilie Zmaher. « C’était ma voisine. La meilleure qui soit puisqu’elle cuisinait tout le temps et me faisait goûter ses cookies. » D’où le nom donné au premier point de vente : Emilie’s Cookies. « Nous voulions que nos clients s’y sentent comme chez eux. En dix ans, nous avons assisté à pleins de moments de vie : des pauses café avec des copains, des signatures de contrat, des ruptures, des rendez-vous post-rupture » où un cookie-boisson au chocolat sont les meilleurs remèdes contre un coeur brisé. Deux ans plus tard et un chiffre d’affaires de 250 000 €, les deux jeunes femmes ont prouvé la rentabilit­é de leur modèle. « Outre le cookie, notre produit star, puisque nous en fabriquons et vendons entre 16 et 20 kg par jour, nous avons développé d’autres centres de profit : le salé avec des bagels, des salades, toujours du fait maison, sur place, sans additif, ni conservate­ur. Produire sur place dans nos magasins est un investisse­ment financier et humain mais c’est une fierté de conserver ce côté artisanal. » Disruptive­s et décalées, ces filles le sont assurément. Après le coffee shop, elles mettent en place un service de barista et de café nomade, un autre concept novateur à l’époque. En 2009, la boutique de la rue Alberti est devenue trop petite, Céline et Emilie ouvrent un deuxième point de vente à Nice puis en 2013, accueillen­t un premier franchisé à Monaco. « Ce n’était pas notre objectif mais comme nous avions l’expertise, nous l’avons accompagné. » Un an plus tard, le service traiteur sucré et salé voit le jour : « Nous nous adressons aux particulie­rs et aux profession­nels. »

Dans la cour des grands

Une nouvelle étape est franchie en 2015 avec l’ouverture de la boutique à Polygone Riviera à Cagnessur-Mer. « Nous sommes entrées dans la cour des grands, reprend Céline. Etre présentes dans le centre commercial nous a apporté crédibilit­é et notoriété. Le magasin réalise le plus gros chiffre d’affaires de tous nos points de vente : 500 000 dès la 1re année d’exploitati­on en 2016 et nous a permis d’atteindre un chiffre d’affaires de 1,3 M€.» Pas mal pour des cookies dealers, comme Céline et Emilie appellent leur staff. Dix ans après ses débuts, le cookie fait toujours recette et les projets se multiplien­t comme des petits pains : « Notre business plan prévoit l’ouverture d’ici cinq ans d’une quinzaine de points de vente, autant en propres qu’en franchises. Cela a commencé avec l’ouverture de notre 2e franchise il y a trois semaines à Sophia Antipolis et continuera avec Marseille dans deux mois. » Novembre verra également l’ouverture des magasins en propres de Cannes et... Reykjavik où Emilie Zmaher est partie s’installer. Pour marquer ce développem­ent, Emilie’s Cookies est devenu cet été Emilie and the Cool Kids. « La sonorité rappelle le mot cookie et c’est une façon d’englober toute notre communauté : nos clients, nos collaborat­eurs.. » Surtout, l’enseigne a levé 1 M€ pour financer son développem­ent en propre et structurer son réseau de franchises. « Notre effectif de 22 cookies dealers devrait doubler d’ici deux ans. Nous développer­ons en parallèle les boutiques en propre et les franchisés. » Céline n’oublie pas pour autant le service traiteur qu’elle veut dépoussiér­er. En attendant, elle s’occupe des demandes de franchises à Toulouse et La Rochelle ainsi qu’à... Montréal. Ouvrir un coffee shop niçois et indépendan­t outre-Atlantique, là où le concept est né. Voici encore une idée décalée qui ravit Céline et Emilie.

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(Photo K.W.) Paola Di Luca, à la tête du e point de vente franchisé d’Emilie and the Cool Kids, et Céline Molière, la présidente de l’enseigne : « Une présidente qui fait aussi la plonge », plaisante-t-elle.

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