Le procès des vols de moteurs de bateau
Treize prévenus sont jugés cette semaine à Toulon, suite au démantèlement par les gendarmes hyérois d’un trafic de moteurs volés entre le sud de la France et l’Ukraine
C’est « le » procès de la semaine à Toulon. Treize personnes sont jugées suite au démantèlement, en 2015, d’un trafic international de moteurs de bateaux. Volés sur des embarcations dans le sud de la France, les moteurs étaient acheminés par la route jusqu’en Ukraine pour le compte d’un délinquant notoire. Les gendarmes de la brigade de recherches (BR) de Hyères avaient été mis sur la piste d’un ressortissant moldave par un signalement émis par le centre de coopération policière et douanière de Vintimille. En mars 2014, ce trentenaire, soupçonné d’appartenir à une bande spécialisée dans les vols de moteurs de bateau en Italie, venait ainsi de passer la frontière…
Une équipe de récidivistes
Le véhicule de cet individu était alors localisé du côté de la rue des Peupliers à Hyères. Et, quand un vol de moteurs a été signalé dans une société de gardiennage de La Crau, dans la nuit du 1er au 2 avril 2014, les enquêteurs ont immédiatement fait le lien. D’autant que le Moldave a déjà été condamné en 2013 à Draguignan pour le même type de fait commis à Fréjus. L’exploitation de la vidéosurveillance, les écoutes téléphoniques, les surveillances physiques, la mise en évidence de transferts de fonds et les analyses de traces biologiques auront permis aux enquêteurs de resserrer l’étau sur « une équipe à tiroirs, structurée en fonction des incarcérations des uns et des autres », selon l’expression de la présidente du tribunal. La plupart des suspects ont déjà été condamnés en France ou à l’étranger.
Une quinzaine de vols élucidés
Sept individus, la plupart originaires d’Ukraine et de Moldavie, sont ainsi renvoyés devant le tribunal pour « association de malfaiteurs » et les vols d’une quinzaine de moteurs de bateau entre Ramatuelle et la Camargue, en passant par Giens (Hyères), Le Pradet, La Seyne-sur-Mer, Marseille… Soit plusieurs dizaines de milliers d’euros de préjudices. L’enquête a également mis en évidence des vols de fourgonnettes Mercedes (à Nice, Arles et en Italie), utilisées pour le transport des moteurs. Six autres suspects sont poursuivis pour complicité de vol et/ou pour un soutien logistique plus ou moins direct: hébergement, recel, fourniture de matériel, de véhicules, de garages, etc.
Le commanditaire jugé par défaut
Parmi les treize personnes mises en cause, deux prévenus sont jugés par défaut, dont le commanditaire présumé. Visé par des mandats d’arrêt internationaux mentionnant ses différents alias (son identité comporte plusieurs nuances orthographiques), ce dernier est originaire d’Ukraine, où il est connu pour son implication dans une filière de recel de biens volés en Belgique, en Italie et en France. Le procès, faisant intervenir des interprètes en langues russe (Ukraine) et roumaine (Moldavie), doit se tenir jusqu’à la fin de la semaine à Toulon.