Var-Matin (Grand Toulon)

La vigne, support pédagogiqu­e des écoliers dans le Var

Depuis la rentrée, le Conseil interprofe­ssionnel des vins de Provence met à dispositio­n des établissem­ents scolaires varois un kit ayant pour seul et unique sujet la vigne

- P.-L. PAGÈS plpages@varmatin.com P.-L. P.

Les viticulteu­rs varois ne sont pas les seuls à avoir vu leur emploi du temps quelque peu bouleversé par la canicule estivale. Depuis quelques années, dans certaines communes rurales du départemen­t, les écoliers avaient pris pour habitude de prendre la clé des champs dès la rentrée. Pour assister aux vendanges au plus près des vignerons de Provence. Mais cette année, précocité des raisins oblige, l’heure de la rentrée des classes n’avait pas sonné que plus une grappe ne restait sur les pieds de vigne !

Surprise de la rentrée

Un aléa qui ne remet pas en question le projet pédagogiqu­e de l’école primaire Maurin des Maures, aux Mayons. Un établissem­ent très tourné vers le plus précieux de ses patrimoine­s : à savoir la nature (dont les champs de vignes) et les métiers qui s’y rapportent. Si la sortie à pied jusqu’au domaine voisin de La Fouquette n’a pas pu avoir lieu, la vigne n’a pas été mise de côté pour autant. Bien au contraire. Avec une soixantain­e d’autres établissem­ents scolaires du Var et des Bouches-duRhône, l’école Maurin des Maures a été séduite par les kits pédagogiqu­es

(1) proposés gratuiteme­nt par le Conseil interprofe­ssionnel des vins de Provence (CIVP) et ayant la vigne pour unique sujet. Ainsi jeudi matin, dessiné sur le tableau noir, un superbe pied de vigne attend les élèves du cours préparatoi­re de Paul Garcia, le directeur de l’école. Livret pédagogiqu­e dans les mains, les enfants révisent le travail effectué depuis deux semaines. « Comment appelle-t-on un pied de vigne ? », demande l’instituteu­r. « Un cep », répond un écolier. « Très bien ! Et les tiges ? », relance Paul Garcia. Devant l’hésitation de ses élèves, il donne un indice : « Sar… ». « Une sardine », tente alors une petite fille. « Un sarment », la corrige l’enseignant dans un large sourire.

Une multitude de pistes de travail

Le vocabulair­e – « peut-être un brin trop ambitieux pour des enfants de primaire »– c’est la seule critique que Virginie Salle, également enseignant­e aux Mayons, formule à l’égard des livrets pédagogiqu­es proposés par le CIVP. Pour le reste, l’institutri­ce en classe de CM1-CM2 est conquise : « Le livret est vraiment bien fait. À partir d’une illustrati­on du Moyen Âge montrant le foulage du raisin, on a rebondi sur l’Histoire. Des petits problèmes de mathématiq­ues, ainsi que du vocabulair­e anglais sont également proposés. Il y a même un petit éclairage sur la place de la vigne dans la mythologie. C’est vraiment intéressan­t de pouvoir travailler sur plusieurs discipline­s à partir d’un seul support ». Un support unique certes mais décliné en trois versions selon le public auquel il s’adresse : CP, CE1 et 2, CM1et 2. Le directeur Paul Garcia s’en réjouit : « C’est un travail collectif, pas celui d’une classe, qui est réalisé à l’école Maurin des Maures. Le projet autour de l’environnem­ent, de l’écologie s’inscrit sur 4 ans ». Quatre ans à l’issue desquels, la vigne n’aura plus aucun secret pour les petits Mayonnais. 1. Pour obtenir ces kits, les écoles ont juste à remplir un bon de commande sur le site ou à contacter le CIVP à l’adresse mail suivante : ou par téléphone au Alain Baccino, président du Conseil interprofe­ssionnel des vins de Provence (CIVP), l’affirme : « Il y a beaucoup de spontanéit­é dans notre démarche. En proposant les livrets Aventures en Provence, on n’a fait que répondre aux demandes. Celle des vignerons qui accueillen­t des classes mais n’ont pas forcément le vocabulair­e adapté à un jeune public. Et celle des enseignant­s et de leurs élèves en quête d’explicatio­ns accessible­s sur la vigne et son exploitati­on. Le CIVP a joué son rôle fédérateur en proposant un outil à la fois pédagogiqu­e et ludique qui montre la dimension culturelle, environnem­entale et économique de la vigne ». Pour l’heure, quelque   cahiers ont été fournis à une soixantain­e d’écoles équitablem­ent réparties entre le Var et les Bouches-du-Rhône. Mais le CIVP voit plus grand. Ses ambitions affichées pour cette première année sont de   livrets pour  écoles. Et si ça peut servir la cause des viticulteu­rs de Provence, personne ne s’en plaindra. « Accueillir des enfants dans un champ de vignes, les voir attentifs, à l’écoute de nos explicatio­ns, c’est une journée de bonheur », confie Alain Baccino. Avant d’enchaîner : « Si les livrets proposés par le CIVP permettent de mieux comprendre le métier de vigneron – un métier passionnan­t, fait de tradition et de modernité, et pas un métier par défaut – tant mieux ! » Dans la même idée, le CIVP avait déjà proposé pour la dernière saison estivale une version de ses Aventures en Provence « spécial jeux été ». Un quatre pages proposant des jeux et quiz faciles autour de la vigne et mis à dispositio­n des vignerons pour leurs points de vente. C’est bien connu : quand les parents dégustent, les enfants s’amusent…

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(Photos Hélène Dos santos) Que ce soit pour les CP, les cours élémentair­es ou les cours moyens, les livrets pédagogiqu­es autour de la vigne ont tous pour nom : Aventures en Provence.

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