Var-Matin (Grand Toulon)

Matuidi, déjà adopté

-

Le stabilisat­eur ». «De l’air frais pour la Juventus ». « L’exemple » .En à peine un mois sous le maillot bianconero, Blaise Matuidi a déjà conquis son nouveau monde et fait taire les sceptiques, fort de qualités qui manquaient au club turinois. « Matuidi a une qualité extraordin­aire : il se tait et il court. Et en plus, il sait jouer au foot. Il l’a déjà prouvé très souvent puisque avec tous ses entraîneur­s, il a toujours joué. Donc c’est une chance de l’avoir », a tranché Massimilia­no Allegri il y a dix jours après un succès face à Sassuolo. L’ex-Parisien a profité des blessures de Marchisio et Khedira, mais la confiance accordée par Allegri s’explique aussi par ce qu’il a montré sur le terrain, où son expérience et sa connaissan­ce du très haut niveau lui ont permis de s’imposer vite.

Milieu à deux ou à trois

Capable de jouer dans un milieu à deux comme dans un milieu à trois, Matuidi a apporté à la Juventus du mouvement, du dynamisme, de la densité au pressing et à la récupérati­on et ses déplacemen­ts vers l’avant. Ce qu’il a toujours fait, en somme, mais qui était devenu moins précieux pour le PSG. Son profil travailleu­r manquait en revanche parmi les délicats milieux de terrain bianconeri et sa présence libère considérab­lement Pjanic, qui réalise un excellent début de saison au côté du Français. « Depuis qu’il est arrivé ici, je pense qu’il a prononcé quatre mots. Mais il court et il est intelligen­t. Et pour jouer au foot, avoir un QI très élevé, ça aide », a ajouté le technicien toscan. L’affaire n’allait pas de soi, pourtant, dans un pays obsédé par les ‘‘piedi educati’’ - les pieds bien élevés - et qui se méfiait de la technique parfois approximat­ive de l’ex-Parisien.

Le ‘‘Condor’’ s’adapte bien

Mais Matuidi a séduit les plus circonspec­ts et la presse sportive italienne, qui peut être féroce, ne tarit pas d’éloges sur l’internatio­nal français (58 sélections). « Juve, tais-toi et cours. L’exemple, c’est lui », titrait ainsi en Une le quotidien turinois Tuttosport le 19 septembre, sur une photo de Matuidi. L’intéressé, lui, poursuit tranquille­ment son apprentiss­age d’un football différent, lui qui découvre à 30 ans son premier championna­t étranger, bien aidé par la présence des francophon­es Pjanic et Benatia : « Je m’adapte bien. Je comprenais déjà un peu d’Italien et ça m’a rendu les choses plus faciles, pour comprendre les indication­s de l’entraîneur et les conseils de mes équipiers. » De Paris à Turin, une seule chose finalement a changé, et encore, de peu : son surnom. A Turin, il n’est plus ‘‘Matuidi-Charo’’, mais simplement le ‘‘Condor’’.

Newspapers in French

Newspapers from France