Var-Matin (Grand Toulon)

Faron, le marin devenu skipper

Sous-marinier basé à Toulon, Cédric Faron va prendre la barre d’un Classe Mini pour la célèbre transatlan­tique en solitaire. Son bateau porte les couleurs de la Marine nationale

- PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME RATHELOT

À34 ans, Cédric Faron s’apprête à participer à la Mini Transat, dont le départ sera donné le 1er octobre de La Rochelle, là où est amarré son bateau de 6,50 mètres. Natif de la Drôme, ce militaire est arrivé dans le Var il y a seize ans, en tant que sous-marinier. Celui qui porte le nom du plus célèbre mont toulonnais a profité d’un court séjour dans le Var pour se présenter et parler de son projet. Faron, assis dans un fauteuil en cuir du Club nautique de la Marine, où il est licencié, parle de passion et de rigueur. Les mots d’un marin devenu skipper. Prêt à défier une nouvelle fois l’océan. En surface cette fois.

Quel est votre parcours avant d’en arriver à participer à la Mini Transat ? J’ai toujours été attiré par la mer. J’ai découvert la voile assez tard. Dès que je suis rentré dans la Marine, à  ans, je me suis rapproché du club (le CNM). Mais en douze ans de missions, je n’ai pas vraiment eu le temps de faire de la voile. J’en ai eu un peu plus depuis que j’ai été affecté à terre. J’ai fait quelques régates, en tant qu’équipier. On a eu des bons résultats, mais je voulais gagner en autonomie.

Pourquoi avoir choisi la Classe Mini ? C’est la meilleure école pour devenir bon dans ce métier. Et je ne me suis pas trompé... La navigation, la préparatio­n du bateau, monter un projet, trouver des sponsors... Il faut tout anticiper, mais il y a toujours quelque chose qui n’était pas prévu. Je viens par exemple de péter une pièce du pilote automatiqu­e... Il y avait aussi le Figaro et la Class (ses objectifs à plus ou moins long terme, Ndlr), mais ce sont des budgets astronomiq­ues.

Comment se prépare-t-on à une Mini Transat ? Il y a plusieurs façons de le faire. Mais comme j’espère faire un résultat – je vise un top  –, je m’entraîne beaucoup. Je navigue le plus possible, pour connaître parfaiteme­nt le bateau. Mais il y a aussi le physique (natation, course, musculatio­n), la météo pour apprendre les nuages, les dépression­s... Et beaucoup de théorie, sur les voiles, la gestion du sommeil et du stress... Je sais que l’on n’a pas le droit de se mettre dans le rouge. Il faut partir en forme.

Ce sont des sacrifices ? Personne ne me voit depuis deux ans... J’ai encore dû récemment refuser d’aller à un mariage, parce que je m’entraîne.

Que vous apportera votre expérience de sousmarini­er ? Le fait de ne pas paniquer. On est formé pour gérer le sommeil, les situations stressante­s... Et la connaissan­ce du milieu marin. Je ne vais pas vers l’inconnu. Ce qui me stresse le plus, ce n’est pas d’être au milieu de l’Atlantique, c’est davantage la préparatio­n du bateau.

Vous naviguez aux couleurs de la Marine nationale. Ce n’est pas courant... Et ça représente quelque chose. Pour moi, bien sûr, mais aussi pour le public. Ça me fait vraiment plaisir d’avoir ce partenaire, je réalise la chance que j’ai. Ça s’explique peut-être par le fait que pas beaucoup de militaires comme moi se sont lancés dans cette aventure. Cela dit, il reste de la place pour d’autres partenaire­s

1. Pour rejoindre le projet, contactez le skipper : www.cedricfaro­n.com

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(Photos DR et Gui. R.) Cédric Faron va traverser pour la première fois l’Atlantique... en surface. « Je ne vais pas vers l’inconnu », raconte-t-il, serein.

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