Pontcarral : « l’homme à la kalachnikov » évite la prison
Nabil n’a pas le profil du
(1) grand voyou quand les policiers l’escortent jusqu’à la barre du tribunal correctionnel ce mercredi. La veille, ce trentenaire a été interpellé dans un couloir de la résidence Pontcarral, à Toulon. Sa propre mère avait composé le « 17 » parce que son fils était à la porte, en état d’ébriété. « J’ai un problème avec l’alcool », reconnaît-il, d’une voix posée, face à ses juges. Quand les policiers sont arrivés pour mettre fin au tapage, ce mardi vers 6 h 40, le regard de Nabil, posé avec insistance sur un local électrique, l’a trahi. Une arme ressemblant à une kalachnikov y était entreposée.
Un homme « à la dérive »
Le jeune homme affirme avoir trouvé cette arme quelques semaines plus tôt. Il explique s’en être emparé pour qu’elle ne tombe pas entre de mauvaises mains, dans cette résidence où les tirs d’intimidation sont monnaie courante. « Son erreur a été de ne pas avoir appelé la police ou de ne pas avoir laissée l’arme sur place », plaide son défenseur. « Il est à la dérive, peut-être que cette péripétie judiciaire arrive à point nommé », poursuit l’avocat, alors que le procureur venait de requérir une peine de prison ferme. Il faut dire que la découverte de munitions n’a pas arrangé le cas de Nabil. Mais le jeune homme jure ne pas avoir utilisé cette arme longue. La question de savoir s’il la tenait en main quand il a tapé à la porte de l’appartement familial s’est posée (lire notre édition de mercredi). Qu’importe, « la détention [d’arme] ne suppose pas d’intention coupable », a souligné le parquet pour justifier les poursuites pour « détention illégale de matériel de guerre, arme, munition ou élément essentiel de catégorie A ».
Un casier judiciaire vierge
« Il ne s’est jamais fait connaître négativement », argue l’avocat du prévenu, « à 31 ans, s’il était animé d’un esprit retors, il aurait fait parler de lui bien avant ! » L’argument fait mouche. Impliqué dans un club de sport, titulaire d’un bac STT, privé d’emploi depuis la rupture d’un contrat aidé, le trentenaire s’en tire avec une peine d’un an de prison assortie d’un sursis simple. L’arme reste évidemment confisquée. « On ne veut plus vous voir ici », avertit la présidente du tribunal.
1. Son prénom a été modifié.