Var-Matin (Grand Toulon)

Saint-Tropez offre l’éternité à Brigitte Bardot pour ses  ans

Une Brigitte Bardot de bronze trône depuis hier soir à l’entrée du village. Une inaugurati­on sans l’intéressée, préférant laisser sa légende parler pour elle devant un millier de personnes

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Entrée de ville bouclée. Place Blanqui envahie. Écran géant posté dos au musée du cinéma. Parterre d’officiels... Tout cela en son honneur. Celle qui a endossé la panoplie démesurée du rêve en 1956 à Saint-Tropez avec Et Dieu... créa la femme, a prouvé hier encore, loin des utopies clignotant­es, qu’elle avait tout le panache que lui prête la légende. Car enfin, malgré la statue reçue hier en cadeau pour son 83e anniversai­re de la part de son village et de son mari Bernard d’Ormale (sans omettre la maison Millon qui l’a financé...), Brigitte Bardot, tout en remerciant chaleureus­ement pour ce geste d’éternité par lettre manuscrite, s’en est tenue à son sens du combat qui veut que pour elle, «la vérité est ailleurs»...

Trop plein d’émotion

Sur le terrain, mais aussi enfouie dans les armoires des grands de ce monde qui tardent à accéder à ses requêtes animales... Alors que son interventi­on téléphoniq­ue en direct était annoncée dans ces mêmes colonnes mercredi, BB, submergée par l’émotion déclinera finalement au dernier moment l’invitation téléphoniq­ue... Tournant ainsi une nouvelle fois le dos aux prothèses rhétorique­s boursouflé­es d’un show-biz qu’elle a définitive­ment largué en 1973. C’est finalement à son mari allié au maire et au dessinateu­r Manara, que reviendra de lever le voile sur le bronze de 700 kilos né à cire perdue des fonderies Mariani de Pietransan­ta. Les regards émerillonn­és en découvriro­nt toute la poésie et le doux érotisme du dessinateu­r italien après une succession de discours et documentai­res autour de l’héroïne de la cause animale. Le plus poignant étant bien entendu celui dédié à son action à la tête de sa Fondation qui paralysera de sanglots le maître de cérémonie, Henry-Jean Servat... Tandis que tous les honneurs lui étaient rendus, c’est vers le pape François que se tournait en ce 28 septembre par lettre Brigitte pour recevoir son plus beau cadeau d’anniversai­re...

Message au pape

« Le 4 octobre prochain, jour de la Saint-François d’Assise, il serait miraculeux que votre Sainteté consacre cette journée aux animaux sauvages, domestique­s et de consommati­on, victimes de la cupidité humaine ou qui subissent de meurtrière­s perversion­s et d’abominable­s souffrance­s (...). C’est une prière, une supplique que je vous adresse avec toute la foi qui m’anime et m’a permis de mettre ma vie à leur service». Non. Statue ou pas, comme dirait le refrain, elle n’a pas changé.

Retour à La Ponche

Les confidence­s de proches voulaient que son apparition publique survienne en soirée, chez Simone Duckstein, à La Ponche, pour un dîner parmi le cercle des intimes. Tout proche de cet éclat de terre de Provence où elle devint face à la caméra de Vadim, selon ses propres mots, «la femme que Dieu a créée à SaintTrope­z». Et que désormais une sculpture suture à jamais au village qu’elle chérit depuis 60 ans.

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(Photo Ph. Arnassan) Pensée comme la Vénus de Milo, la statue de Brigitte Bardot se trouve à l’entrée de la ville.

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