FOOTBALL LIGUE DES CHAMPIONS
Loin de l’ère Laurent Blanc et son obsession de la possession, le Paris SG d’Unai Emery a accepté de subir le jeu mercredi face au Bayern Munich (3-0) pour mieux répondre en contre-attaque, grâce à la furia de ses deux recrues dorées, Neymar et Kylian Mbappé. Ce PSG a impressionné. Certes, ce n’est qu’un match de poule et le Bayern n’avait jamais gagné au Parc des Princes en Ligue des champions (quatre défaites, 2-0 en 1994, 3-1 en 1997, 1-0 en 2000 et 3-0 mercredi). Et comme l’a vite rappelé l’Italien Marco Verratti, le PSG « n’a rien gagné ». Mais sa redoutable ligne d’attaque, décisive sur chaque but (buts de Dani Alves servi par Neymar, Cavani gâté par Mbappé, Neymar lancé par Mbappé) a impressionné. Paris aurait même pu gagner 5-0 si Neymar n’avait pas « croqué » deux autres occasions franches.
Emery marque des points
Alors que l’entraîneur parisien Unai Emery avait été critiqué sur sa gestion de l’imbroglio Neymar-Cavani, refusant de trancher publiquement entre son buteur historique et sa nouvelle étoile, la prestation de son équipe face au Bayern n’a pu que le conforter. Non seulement les deux joueurs ont affiché une entente cordiale, se congratulant et s’encourageant à deux reprises. Mais les choix tactiques d’Emery ont aussi été bien plus payants que ceux de son prestigieux homologue bavarois, Carlo Ancelotti. Celui-ci avait laissé sur le banc trois de ses meilleurs joueurs, le central Mats Hummels (Jérome Boateng était lui en tribune), les ailiers Franck Ribéry et Arjen Robben, notamment pour tenter « d’avoir un bon contrôle du ballon, avec beaucoup de possession ». Objectif : priver le PSG du contrôle du ballon, sa situation de confort depuis qu’il a été érigé en principe fondateur de l’identité de jeu parisienne par le prédécesseur d’Emery, Laurent Blanc (2013/2016). Mais mercredi, Emery a fait évoluer une équipe avec deux lignes assez resserrées en défense, surtout après l’ouverture du score rapide, pour piéger le Bayern en contre-attaque grâce à la rapidité de ‘Ney’ et Mbappé. « Les adversaires défendent bas en général face au PSG, mais le Bayern a défendu plus haut et maîtrisé la possession », a observé Emery après le match. Les Bavarois ont contrôlé la balle 60% du temps mercredi. « Nous avons maîtrisé le match sans le ballon, avec une défense plus forte : le gardien, la ligne de quatre et les trois milieux ont fait un grand travail » s’est félicité l’entraîneur espagnol. Le PSG a ainsi signé l’un de ses plus beaux succès sur la scène continentale, qui n’a pas été sans rappeler le 4-0 magnifique contre Barcelone en février dernier, match dont la qualité avait vite été enterrée par l’humiliante élimination après le match retour, perdu 6-1 en Catalogne en 8e de finale.