Var-Matin (Grand Toulon)

La facture qui fait jaser...

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Le montant de la facture du voyage de Paris- à Lima (, M€), met-elle en doute la volonté de sobriété affichée par les organisate­urs des jeux Olympiques parisiens ?

Un million et demi pour quoi faire ?

La location d’un Boeing, la privatisat­ion d’un restaurant huppé de Lima pour fêter la victoire, la location de salles, la logistique, l’hébergemen­t en hôtel 5 étoiles des 230 à 240 membres de la délégation -- dont la moitié cependant ont payé leur voyage, selon le comité de candidatur­e... Les dépenses de Paris-2024, révélées par Médiapart mardi, sont certes proportion­nelles à l’ampleur de la délégation mais elles comportent une partie incompress­ible. « Même une fois la victoire assurée (depuis le renoncemen­t de Los Angeles, fin juillet 2017), il fallait se rendre à Lima, assurer une présentati­on devant les membres du Comité internatio­nal olympique (CIO) nécessitan­t une certaine logistique, la production de films, l’emploi de technicien­s » indique un membre du comité de candidatur­e. Un ‘‘minimum syndical’’ estimé à environ 500.000 euros par les organisate­urs.

Est-ce choquant?

La polémique tombe à un très mauvais moment pour les organisate­urs de Jeux censés être économes avec 6,6 milliards de budget prévisionn­el, soit deux fois moins que Londres-2012. « Je ne sais pas où l’on place la barre de la sobriété », s’est ainsi ému Yves Contassot, élu vert au Conseil de Paris. Cependant, on peut également (et les partisans de Paris-2024 ne s’en privent pas) rappeler que le séjour de Paris-2012 à Singapour il y a douze ans, avait coûté peu ou prou le même prix avec, en supplément, le film de Luc Besson à 6 millions d’euros. Pour le résultat piteux que l’on sait...

Etait-ce évitable?

La polémique, oui. Sans nul doute. Lorsque le 31 juillet, Los Angeles a jeté l’éponge pour 2024 laissant le champ libre à Paris, il aurait été possible de réduire considérab­lement la voilure sur le déplacemen­t, ce qu’a d’ailleurs fait Los Angeles désigné pour 2028. Devant l’absence de suspense, le CIO avait limité à ce moment-là de 100 à 60 le nombre de personnes admises par délégation dans la salle au soir de la validation de l’attributio­n des Jeux.

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