Les gros arbres sont de grands dépollueurs
Francis Hallé est botaniste, auteur de plusieurs livres, dont « un plaidoyer à l’attention des élus et des énarques », intitulé Du bon usage des arbres, paru aux éditions Actes Sud. « Il a eu du succès, mais pas auprès des collectivités », affirme-t-il. Il y explique notamment le rôle des arbres en ville : « Les gros arbres en bonne santé sont les plus efficaces en matière d’écologie, car ils ont une plus grande surface aérienne et souterraine. Ils pompent plus de gaz carbonique et libèrent plus d’oxygène. » D’où leur intérêt en zone urbaine, où ils jouent les rôles de dépollueur et de régulateur thermique.
« Il faut changer le code napoléonien »
« Ces gros et beaux arbres peuvent être protégés par un Plan local d’urbanisme. Soit par une zone en EBC, donc non constructible, soit au titre d’éléments exceptionnels », indique Lionel Staub, expert forestier, conseiller auprès de l’association A.R.B.R.E.S. remarquables. Cette association labélise les plus beaux arbres de France, en vue de leur préservation. « Des cas comme celui du Pradet, on en a tous les jours », indique son président Georges Feterman. Cinq cents labels ont été accordés par son association en France. « Ce label est une valeur morale forte, mais pas un statut juridique. Parfois, il aide à sauver de beaux spécimens menacés », précise-t-il. Dernièrement, c’est un olivier vieux de deux mille ans, à Roquebrune-Cap-Martin dans les Alpes-Maritimes, qui l’a reçu. Dans le Var, des oliviers à Toulon et La Valette, des ifs à la Sainte-Baume, des platanes à La Celle possèdent ce label, comme l’indique une carte interactive sur : www.arbres.org. Le pin parasol du Pradet pourrait bientôt les rejoindre. Georges Feterman vient d’adresser une proposition de loi à Emmanuel Macron et son Premier ministre. Un texte qui vise à modifier l’article 673 du code civil, datant de Napoléon, et régissant l’élagage des arbres en limite de propriété. Il n’est plus adapté au monde urbanisé du XXIe siècle.