Recherche solutions désespérément pour relancer le centre-ville
La signature d’une charte de soutien à l’activité économique, entre la Ville et la chambre des métiers, a été l’occasion pour Anthony Civettini, adjoint en charge du développement économique, de rappeler que « la redynamisation du centre-ville est une priorité ». Jean-Pierre Colin a alors fustigé « une opération de communication, de la poudre de perlimpinpin au regard de la triste situation du centre-ville ». Sauf que, lui a répondu Anthony Civettini, « ce n’est pas le centre de La Seyne qui se meurt, ce sont tous les centres-villes de France qui sont en difficulté ». Et le débat était lancé…
« Il faut être plus volontariste »
Dans la foulée, Nathalie Bicais a appelé à la définition d’« un projet politique fort pour le centre-ville. Face à la précarisation et au sentiment d’insécurité, il faut être plus volontariste ». Marc Vuillemot lui a répondu que « le contrat de ville existe, signé par le conseil départemental, l’agglomération et la Région. C’est un projet global sur le centre, dans sa dimension sociale, culturelle, économique et en matière d’habitat. Il est en phase de préfiguration. Mais l’État gagne du temps, nous demande de financer des études… qui définiront d’autres études. On est en train de nous enfumer car l’État ne dispose plus des moyens financiers. En attendant, on ne peut proposer que de petites opérations avec les moyens du bord ». Nathalie Bicais revenait à la charge : « Il faut donner une perspective, une lisibilité : Toulon a pris le parti de donner du sens à son centre, par exemple avec la rue des Arts. Ollioules a aussi fait le choix des métiers d’arts. Quelles activités propose-t-on ici pour faire revenir les gens et ne pas subir la stratégie de l’État ? ». « Nous sommes exactement dans cette démarche, a répliqué le maire, et pas tout seuls puisque nous travaillons avec tous les partenaires institutionnels ». Chacun a ensuite tenté d’apporter ses solutions sur “la crise” du centre ancien.
La faute aux grandes surfaces ?
L’adjointe Joëlle Arnal juge que « les centresvilles ont été abandonnés au profit de la périphérie ». Et d’estimer qu’« il ne faudrait plus donner de permis de construire aux grandes surfaces ». Jean-Pierre Colin considère que, « comme il n’y a plus d’argent public, l’investissement privé est la seule solution, comme le Grand hôtel des Sablettes ». Objection d’Yves Gavory : « Le centre-ville appartient à des bailleurs privés, et la rénovation de l’ancien coûte le double de la construction neuve. Donc aucun privé ne le fera car ce n’est pas rentable sans l’aide de l’État ». Les commerçants sont aussi pointés du doigt : « Lundi, souligne Jo Minniti, il y avait des centaines de croisiéristes en ville, mais pas un magasin ouvert ! Les clients potentiels, nous les avons, mais ils ne peuvent pas dépenser leur argent » .« Il faut aussi être plus agressifs dans l’accueil des croisiéristes à la sortie du bateau », propose Jean-Pierre Colin. « Un agent de la ville est présent à chaque escale, ainsi que l’office du tourisme, a précisé Anthony Civettini. Nous allons voir avec l’association des commerçants comment être mieux présents pour attirer les chalands dans le centre plutôt que de les voir partir à Marseille ou Saint-Tropez ». L’adjoint Jean-Luc Bigeard a, lui, appelé à l’organisation “d’assises du centre-ville”, associant tous les acteurs (propriétaires, locataires, commerçants…) pour tracer des perspectives. Une demande applaudie… par l’opposition.