L’avis du Conseil de l’Ordre
Présidente du conseil départemental des Alpes-Maritimes de l’Ordre des Médecins
Quelle est votre position concernant la diffusion d’informations médicales dans la presse grand public ? Le conseil de l’ordre y est tout à fait favorable ; la presse d’une manière générale, et la presse quotidienne régionale (PQR) en particulier, peuvent être un outil extrêmement important de diffusion de l’information médicale au grand public. Par contre, il est essentiel de savoir faire le distinguo entre information et publicité. Le CNOM s’est exprimé sur ce point il y a un an en insistant sur la différence entre les deux.
Le journaliste ne doit pas chercher à piéger le médecin
Pouvez-vous illustrer vos propos ? Au démarrage de ce supplément, nous, conseil de l’Ordre, recevions une cohorte d’appels de médecins mécontents. Ils se plaignaient que dans tel ou tel autre article, un confrère présentait une technique, une approche, en donnant le sentiment qu’il était le seul à la pratiquer. En « utilisant » le journaliste pour faire de la publicité déguisée sur sa propre activité. Ces temps sont révolus et il est devenu rare que nous recevions ce type d’appels. Il reste que chacun doit rester prudent : le journaliste dans la présentation qu’il fait de l’information, et le médecin, qui doit bien rester dans le champ de l’information, garder en tête les règles déontologiques de la profession, et ne pas communiquer ses coordonnées personnelles, ni le lieu où il exerce. Aujourd’hui, médecins et journalistes ont appris à communiquer et échapper au piège de la publicité.
Donc aucune restriction dans la diffusion d’une information médicale… Dès l’instant où cette information est intéressante pour les patients, fiable, que l’on valorise bien une technique, un soin et pas un professionnel, il n’y a aucun doute concernant l’intérêt de
collaborer à la rédaction d’un article.
Un message à l’intention des journalistes ? De façon générale, je pense qu’il revient au journaliste de toujours vérifier que ce qui lui est proposé comme information médicale est bien validé. Je fais notamment référence à tout ce qui relève de la technique opératoire ; le journaliste doit s’assurer que ce qui lui est présenté par le médecin, comme très innovant, l’est réellement, et qu’il ne s’agit pas d’une technique très répandue, ou au contraire d’une technique non validée.
Recueillez-vous encore des plaintes ? Non, c’est beaucoup plus rare, grâce aux échanges réguliers entre médecins, journalistes et conseil de l’Ordre. Il me paraît important de travailler dans un climat de confiance mutuelle, le journaliste ne cherchant pas à « piéger » le médecin, le médecin ne cherchant pas à se faire une publicité personnelle, mais j’insiste, seulement à délivrer une information utile au public. C’est aussi cette confiance que nous cherchons à entretenir, et nous sommes heureux de constater qu’aujourd’hui le supplément Santé de NiceMatin a acquis de la maturité, avec en général une très bonne qualité d’information. Il est lu d’ailleurs avec beaucoup d’intérêt par le public, et je sais qu’il l’est aussi par les médecins… Puisque vous fêtez aujourd’hui les ans de ce supplément, nous ne doutons pas que cette qualité va se maintenir dans les années qui viennent…