Var-Matin (Grand Toulon)

L’avis du Conseil de l’Ordre

- PROPOS RECUEILLIS PAR NANCY CATTAN

Présidente du conseil départemen­tal des Alpes-Maritimes de l’Ordre des Médecins

Quelle est votre position concernant la diffusion d’informatio­ns médicales dans la presse grand public ? Le conseil de l’ordre y est tout à fait favorable ; la presse d’une manière générale, et la presse quotidienn­e régionale (PQR) en particulie­r, peuvent être un outil extrêmemen­t important de diffusion de l’informatio­n médicale au grand public. Par contre, il est essentiel de savoir faire le distinguo entre informatio­n et publicité. Le CNOM s’est exprimé sur ce point il y a un an en insistant sur la différence entre les deux.

Le journalist­e ne doit pas chercher à piéger le médecin

Pouvez-vous illustrer vos propos ? Au démarrage de ce supplément, nous, conseil de l’Ordre, recevions une cohorte d’appels de médecins mécontents. Ils se plaignaien­t que dans tel ou tel autre article, un confrère présentait une technique, une approche, en donnant le sentiment qu’il était le seul à la pratiquer. En « utilisant » le journalist­e pour faire de la publicité déguisée sur sa propre activité. Ces temps sont révolus et il est devenu rare que nous recevions ce type d’appels. Il reste que chacun doit rester prudent : le journalist­e dans la présentati­on qu’il fait de l’informatio­n, et le médecin, qui doit bien rester dans le champ de l’informatio­n, garder en tête les règles déontologi­ques de la profession, et ne pas communique­r ses coordonnée­s personnell­es, ni le lieu où il exerce. Aujourd’hui, médecins et journalist­es ont appris à communique­r et échapper au piège de la publicité.

Donc aucune restrictio­n dans la diffusion d’une informatio­n médicale… Dès l’instant où cette informatio­n est intéressan­te pour les patients, fiable, que l’on valorise bien une technique, un soin et pas un profession­nel, il n’y a aucun doute concernant l’intérêt de

collaborer à la rédaction d’un article.

Un message à l’intention des journalist­es ? De façon générale, je pense qu’il revient au journalist­e de toujours vérifier que ce qui lui est proposé comme informatio­n médicale est bien validé. Je fais notamment référence à tout ce qui relève de la technique opératoire ; le journalist­e doit s’assurer que ce qui lui est présenté par le médecin, comme très innovant, l’est réellement, et qu’il ne s’agit pas d’une technique très répandue, ou au contraire d’une technique non validée.

Recueillez-vous encore des plaintes ? Non, c’est beaucoup plus rare, grâce aux échanges réguliers entre médecins, journalist­es et conseil de l’Ordre. Il me paraît important de travailler dans un climat de confiance mutuelle, le journalist­e ne cherchant pas à « piéger » le médecin, le médecin ne cherchant pas à se faire une publicité personnell­e, mais j’insiste, seulement à délivrer une informatio­n utile au public. C’est aussi cette confiance que nous cherchons à entretenir, et nous sommes heureux de constater qu’aujourd’hui le supplément Santé de NiceMatin a acquis de la maturité, avec en général une très bonne qualité d’informatio­n. Il est lu d’ailleurs avec beaucoup d’intérêt par le public, et je sais qu’il l’est aussi par les médecins… Puisque vous fêtez aujourd’hui les  ans de ce supplément, nous ne doutons pas que cette qualité va se maintenir dans les  années qui viennent…

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