Danielle de March : « Vietnam montre la réalité de la guerre »
Le théâtre Liberté, en association avec Arte et le comité Var de l’Association France-Vietnam, propose ce soir, une projection débat inédite autour d’un épisode de la série documentaire consacrée à la guerre du Vietnam (1955-1975). Danielle de March-Waller, présidente du comité Var de l’association, sera bien entendu présente à ce rendez-vous.
Quelle est la particularité de cette série documentaire d’Arte ? Cette série, réalisée avec de nombreux documents d’archives inédites, redonne vie à la triste réalité de l’épandage de l’agent orange (surnom donné à l’un des herbicides défoliant employé par l’armée des États-Unis, Ndlr), dont les effets sont toujours ressentis au Vietnam, quarante ans après la guerre. C’est aussi la première fois que l’on donne la réalité de la guerre des deux côtés.
A quoi servait ce fameux agent orange ? A déforester, à ouvrir la route d’Hô-Chi-Minh-ville pour les militaires américains… Il faut savoir que sur ce petit pays d’Asie, il y a eu plus de bombes larguées que pendant la Seconde Guerre mondiale. Au nom de la lutte contre le communisme, par peur qu’il ne gagne l’ensemble du continent, on a fait trois millions de morts, des milliers de jeunes militaires américains ont perdu la vie aussi. Et les séquelles de l’épandage de l’agent orange sont encore visibles. Pourquoi les sociétés productrices de cette arme chimique n’ont jamais été inquiétées? Un comble, vous ne trouvez pas? Il y a aujourd’hui une femme francovietnamienne, Tran To Gna, qui a engagé un procès contre ces sociétés. Elle a ans, elle compte parmi les premières victimes de l’agent orange et ses deux filles sont également touchées par la dioxine.
Votre comité est très engagé auprès des victimes de l’agent orange. Comment se traduit votre action? Nous sommes effectivement très engagés auprès des enfants victimes de l’agent orange et qui sont privés d’avenir. Depuis six ans que notre comité existe, nous avons participé à l’acquisition d’un troupeau de vaches pour que les habitants d’un village puissent avoir du lait sain. Avec l’aide de peintres qui nous ont donné une de leurs toiles, nous avons fait une vente aux enchères, et ainsi pour financer une école maternelle. Dernièrement, c’est du matériel médical que nous avons pu acheter et faire acheminer. Nous travaillons avec la Croix-rouge vietnamienne, qui est notre relais sur place.