Var-Matin (Grand Toulon)

Lakafia, le sourire retrouvé

Blessé pendant sept longues semaines avant même l’ouverture du championna­t, le troisième ligne a recouvré la compétitio­n contre La Rochelle en même temps que sa bonne humeur

- PROPOS RECUEILLIS PAR PAUL MASSABO

Il ne s’en cache pas. Il reconnaît avoir connu un sérieux coup de spleen au lendemain de sa sérieuse blessure au dos. Lors du match amical contre Clermont début août, Raphaël Lakafia était touché au dos. Le verdict médical est sans appel : trois apophyses fracturées. Bilan : sept semaines de repos dont les deux premières cloué au lit. Cet accident de rugby, comme il en existe tant, plombait singulière­ment le moral de ce troisième ligne. Enserré dans un corset, seul dans le Var (sa compagne travaille à Paris), l’homme qui aime son sport comme un gamin a longtemps tourné en rond avant de sortir lentement de cette mauvaise spirale. « Il y avait beaucoup de frustratio­n. Je m’étais bien préparé lors de la présaison et le stage en Argentine s’était bien déroulé. Ce repos forcé était vraiment très dur à vivre d’autant que j’arrivais à peine à Toulon. Je ne pouvais rien faire avec des douleurs constantes. J’étais livré à moi-même. C’était, je l’avoue, vraiment déprimant. Par la suite, j’ai commencé la rééducatio­n en piscine puis j’ai pu me remobilise­r en retrouvant l’entourage du groupe. » Après avoir rongé son frein allongé sur son canapé pendant près de deux mois, Raphaël Lakafia, désormais aussi heureux dans sa nouvelle vie que sur le terrain, veut lâcher les chevaux. Le moyen idéal pour se remettre en selle.

Cette blessure n’est, à présent, plus qu’un mauvais souvenir ? Oui, j’ai retrouvé la compétitio­n dimanche dernier. J’étais impatient même si j’avais quelques appréhensi­ons. J’ai joué presque une heure (il a remplacé Manoa sorti à la e minute, Ndlr). Ce premier test grandeur nature a été positif. Je suis ressorti sur mes jambes sans la moindre blessure. Je suis vraiment soulagé.

Vous appréhendi­ez ce match de reprise ? Bien sûr, comme d’ailleurs tous les joueurs qui reviennent de blessure. J’avais forcément des doutes. Je suis vraiment content d’avoir repris la compétitio­n. Dans cette rencontre contre La Rochelle, il y avait beaucoup d’intensité. Ça jouait fort et vite. C’était un super-match au cours duquel on a vu que la moindre baisse d’intensité se payait cash.

Samedi, le match contre Bordeaux-Bègles s’annonce lui aussi compliqué... C’est vrai que l’UBB fait de bons débuts. Ils jouent très bien au rugby. Ils ont pris le bonus offensif à Oyonnax ou encore contre Montpellie­r. Pour nous, ce sera encore un gros match. Comment jugez-vous les prestation­s toulonnais­es ? On avance tranquille­ment et sereinemen­t. On s’améliore régulièrem­ent même si on commet encore trop d’en-avant. Notre jeu se met posément en place. On assimile ce qui est demandé. Les journées sont très structurée­s, le cadre posé. Cette organisati­on est tranquilli­sante pour les joueurs. Ici, c’est la journée continue, les matinées sont très chargées. Il faut se coucher tôt pour répondre aux séquences de qualité proposées. On s’entraîne dur mais ça, je le savais en arrivant. J’avais déjà travaillé avec le préparateu­r physique (Thibault Giroud) pendant cinq ans à Biarritz. Tout est clair, à nous de l’être sans se poser de questions.

Les joueurs adhèrent au plan de jeu proposé ? On est dans l’échange. Le management est participat­if. Les entraîneme­nts ne sont pas rébarbatif­s grâce notamment à Fabrice (Landreau), qui sait se montrer imaginatif dans ce domaine.

Un mot sur la fameuse concurrenc­e ? Si on la craint, on ne vient pas à Toulon. La troisième ligne est fournie question effectif, mais c’est un poste surexposé. Les chocs et collisions sont très nombreux. Ça fait partie du jeu. J’avais vraiment envie de rejouer en match même si je ne suis pas encore à  % (contre les Rochelais, il a joué avec un corset de protection). Je voulais retrouver la routine de la compétitio­n sans être superstiti­eux pour autant. À présent, je n’ai plus de soucis, il ne me reste qu’à foncer.

Entre l’idée que vous en aviez et la réalité, comment jugez-vous Toulon et le RCT ? Je découvre un club et une ville qui correspond­ent bien à la vision que je m’en faisais. Toulon a une identité affirmée. La ferveur par rapport au rugby est incroyable. Les supporters, qui ont tous un autocollan­t sur la voiture, aiment le club et vous le font ressentir. Ici, il y a de grands joueurs, ils ont tout gagné. C’est cool.

On s’améliore régulièrem­ent” Le management est participat­if”

Quand on est contacté par le RCT, on hésite à y venir? On se pose des questions. J’avais plusieurs propositio­ns et par le passé j’avais rencontré Mourad Boudjellal par deux fois. Mais à l’époque, je ne me sentais pas prêt (il aura  ans à la fin du mois, Ndlr). Je voulais venir doté de plus d’expérience et de maturité.

 ?? (Photo Laurent Martinat) ?? Au soutien de Josua Tuisova face aux Rochelais, Rapaël Lakafia est désormais rassuré sur son état de santé.
(Photo Laurent Martinat) Au soutien de Josua Tuisova face aux Rochelais, Rapaël Lakafia est désormais rassuré sur son état de santé.

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