Var-Matin (Grand Toulon)

Agression à La Poste de La Seyne: la gifle a pesé huit mois ferme

- SO. B.

« Est-ce que je peux m’asseoir ? Je suis là depuis 9 h du matin, je suis fatigué. » « Non, vous êtes jeune. On se présente debout devant la justice. » Il est 15h30, hier au tribunal correction­nel de Toulon. Lui, c’est Marvin V. 27 ans, qui a donné une gifle –« mais pas la main pleine, juste les phalanges »–àune femme qui le recevait dans un bureau de Poste de La Seyne, le 18 septembre dernier. Face à lui, la présidente du tribunal s’étonne. « Mais elle a peur de vous, elle n’est pas bien du tout, cette femme. Vous le comprenez ça ? » Lui : « Elle n’a pas à avoir peur d’en prendre une autre, c’est fini avec elle. » Puis un peu plus tard pendant l’audience, « j’ai blessé réellement personne. J’ai envoyé personne à l’hôpital. »

« Regardez les caméras, j’ai hésité »

La violence a éclaté à cause d’un document original qui manquait pour ouvrir un compte en banque. La photocopie ne suffisait pas. « Vous pouvez regarder les caméras, j’ai hésité à la lui donner, la gifle .» Les agents de La Poste avaient fermé la porte vitrée, pour se protéger. Marvin V. l’avait brisée en revenant y donner deux coups de pieds – ce qu’il tente de nier. Les clients étaient sortis par la porte arrière. « Vous avez semé la terreur dans ce bureau de poste », résume le tribunal face à un prévenu qui minimise. Le parquet rappelle les quinze mentions au casier judiciaire, pour violences, menaces, outrages. Et estime que le prévenu « a déjà bénéficié de clémence ».« Oh, pas beaucoup », commente l’intéressé, resté dans le box vitré toute l’audience. Douze mois sont requis, avec mandat de dépôt, à cause de la récidive. La défense n’esquive pas la question de la violence, mais tente de démontrer que « les peines d’emprisonne­ment n’ont pas permis [à cet homme] d’accepter la règle, la frustratio­n ».« Il a besoin d’une prise en charge psychologi­que », ce qui est d’ailleurs le cas. « Je suis capable de vivre dans la société, dit-il enfin. J’ai montré mes efforts depuis 2015, [après] des années à ne connaître que la prison. » La sentence tombe en fin de journée. Prison ferme, huit mois. Avec mandat de dépôt, c’est-à-dire incarcérat­ion immédiate. Il repart comme il est arrivé. Menottes aux poignets.

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