Olivier Py, d’Avignon à la scène de l’opéra
Olivier Py laisse momentanément ses casquettes d’auteur, metteur en scène, directeur... pour interpréter Loriot. Son double travesti Miss Knife, connue notamment des festivaliers d’Avignon, tiendra deux autres rôles.
Olivier Py, c’est une nouvelle carrière qui commence pour Miss Knife, qui se met dans la peau d’autres personnages ? Miss Knife, c’est un personnage que je fais depuis trente ans, mais là, c’est vrai que je fais quelque chose d’un peu différent, car je joue trois rôles : la mère supérieure dans le premier acte, un personnage de vieille actrice qui ressemble à ce que je faisais dans Miss Knife et puis un petit comique troupier.
Hervé et sa double vie artistique, c’est un peu vous aussi. Par exemple lorsque le soir en Avignon, vous devenez Miss Knife au cabaret... C’est vrai, je peux m’identifier à ce personnage, même si moi, j’ai des fonctions officielles, j’ai été plus heureux dans ma vie d’artiste, certainement... Mais il me ressemble assez, parce que son registre est très large et qu’il aime oser des choses très différentes.
Vous avez signé plus de trente mises en scène d’oeuvres lyriques. Est-ce que ce n’est pas trop dur pour vous de ne pas faire la mise en scène, cette fois ? Ah pas du tout, au contraire. Pour moi, c’est un grand soulagement, c’est un grand bonheur. Je suis totalement admiratif de la troupe avec laquelle je travaille. J’essaye de faire ça avec passion, travail, humilité.
Quel est votre projet actuel ? Quand nous avons fini Nitouche, nous partons tous les deux à Berlin faire une oeuvre pas du tout vaudevillesque : le Prophète, de Meyerbeer, une oeuvre aussi méconnue, qui fait partie pourtant du grand répertoire français. On va le créer à l’Opéra de Berlin.
Vous dressiez, il y a quelques mois, le bilan du festival d’Avignon. Est-ce que vous avez obtenu plus d’argent ? Il faut plus d’argent, ça c’est certain. Le festival, c’est la moitié du budget d’Aix... Je pense qu’on n’arrivera pas pour l’instant, dans le climat d’austérité à faire que la dotation du festival soit au niveau de sa mission. Ce n’est pas beaucoup plus, mais enfin... Il va falloir revoir les moyens, sinon il faudra faire un festival plus restreint. Ce que je déplore évidemment.
Vous comptez y présenter une oeuvre l’année prochaine ? Certainement, je ferai un spectacle moi-même à Avignon, comme chaque année.
Un de vos textes ? Ah, mystère ! Surprise...