Régusse est prêt à descendre dans la rue pour sa pharmacie
L’ouverture de l’officine, autorisée en juillet dernier par l’Agence régionale de santé (ARS), est encore bloquée par des recours. La maire Anne Houy invite la population à une grande manifestation le 14 octobre prochain histoire de « secouer » les pouvoi
Régusse est un village gaulois… On ne lui reconnaît pas ses droits. » Dans son bureau du premier étage de l’hôtel de ville, Anne Houy ne décolère pas. Et ne comprend pas cette situation où d’un côté on lui donne raison… Et de l’autre tort. Depuis le 6 juillet dernier, la sympathique commune du haut pays avait cru qu’elle avait enfin obtenu gain de cause après dix ans de bataille. L’Agence régionale de santé (ARS) lui avait signifié son autorisation d’ouvrir une pharmacie. Cela après le recensement de février dernier où l’INSEE avait comptabilisé 2 584 Régussois. « À 2 500 habitants, on obtenait le droit à notre officine, souligne le maire. Or à partir de l’autorisation de l’ARS, il fallait compter un délai de 2 mois pour tout recours.» Et ils n’ont pas tardé, se désespère Anne Houy en constatant que son collègue Antoine Faure (1), le maire d’Aups, par ailleurs codirigeant de la seule pharmacie dans un rayon d’une dizaine de kilomètres, suivi par le syndicat des pharmaciens du Var, a introduit, contre cette décision, un recours gracieux auprès du ministre de la Santé.
Retarder l’installation
« Cela dans le but de casser l’autorisation de l’ARS. Les pharmaciens d’Aups ont par ailleurs porté l’affaire devant le tribunal administratif de Toulon ». Pourquoi un tel acharnement, puisque l’Agence régionale de santé, dans sa bienveillance et en connaissance de cause permet une telle installation ? « En fait, l’autorisation est attaquée car le chiffre du dernier recensement prouvant que Régusse a bien dépassé la barre des 2500 habitants, n’a pas encore été inscrit au Journal Officiel. Les pharmaciens d’Aups estiment donc que l’autorisation est illégale. Et ça peut prendre deux ans avant que l’affaire ne soit jugée au tribunal administratif. Cette pharmacie nous l’aurons, leur but n’est que retarder l’inévitable », estime la première magistrate. Pour Anne Houy, un tel procédé est « grave et révoltant. Il y a plus de 2 500 Régussois, si on ajoute Montmeyan, Quinson, SainteCroix, Baudinard, Artignosc et Moissac, on table sur un bassin de vie de plus de 4000 personnes. Ce territoire est étendu et mérite son officine. D’ailleurs, un problème similaire s’est produit au Thoronet. Le village a obtenu une dérogation pour ouvrir sa pharmacie. Alors pourquoi pas nous ? »
Dans la rue... avec Matras
Bref, la situation est plutôt tendue en mairie qui arbore sur son fronton la banderole : « Une pharmacie à Régusse. Accès aux médicaments pour tous ! Maintenant ! » Après l’affaire de la classe de maternelle supprimée puis rétablie, les Régussois sont à nouveau invités à manifester le 14 octobre à 11 heures. «Le départ sera donné de l’hôtel de ville. Nous irons ensuite devant le local prévu pour accueillir notre pharmacie. Il y aura des discours, un apéritif, des élus et surtout beaucoup de monde », prévient Anne Houy. Lorsque l’on connaît la détermination de la maire, on peut en effet s’attendre à une mobilisation tous azimuts. Côté élus, Antoine Faure ne sera logiquement pas dans les rangs des manifestants. En revanche, Fabien Matras, le député de la 8e circonscription (LREM), devrait faire partie du cortège. « Je l’ai interpellé. Il vient de prouver son efficacité pour notre classe de maternelle. J’espère qu’il aura le même résultat pour notre pharmacie. D’ailleurs, s’il l’obtient, je l’invite lui et son épouse à un repas au Calalou ! ». Voila le parlementaire informé ! 1. Contacté en mairie d’Aups sur cette affaire,Antoine Faure n’a pas souhaité nous recevoir.