Var-Matin (Grand Toulon)

Comment Toulon fait rêver les croisiéris­tes

Jusqu’à samedi,160 acteurs internatio­naux du monde de la croisière sont réunis à Toulon. La Ville et la CCI sont à la manoeuvre. Elles veulent séduire les armateurs et les tours opérateurs. Et gagner des parts de marché.

- Dossier : LYLIAN CASIER, SIMON FONTVIEILL­E et CHRISTOPHE GAIGNEBET toulonloc@nicematin.fr

Sur le cours Lafayette, impossible de les rater. Se déplaçant en groupe de dix, quelques-uns osant le combo suprême bob-chaussette­s-sandales. Clic-clac ! Une photo d’un stand d’olives. Certains s’aventurent jusqu’à la haute-ville. Clic-clac ! Voilà la place de La Liberté immortalis­ée. Elle se retrouvera encadrée sur un buffet japonais, russe, espagnol ou Dieu sait où… Mais dans ce remake toulonnais de la tour de Babel, bien difficile de savoir ce que les croisiéris­tes du monde entier pensent de la « plus belle rade d’Europe ».

Gare à l’anglais

Pourtant, si l’on en croit la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Var, Toulon peut être fier de l’image dont elle jouit sur les cinq continents. Selon des enquêtes d’opinion réalisées par le cabinet BVA en 2014, 2 015 et 2016, entre 91 et 97 % des personnes interrogée­s se disent « satisfaite­s » de leur escale dans le repaire des terribles guerriers vivant à l’ombre de leurs grands cocotiers blancs. «La question a été posée aux croisiéris­tes au moment de remonter dans leur bateau», détaille Laurence Cananzi, vice-présidente de la CCI varoise. Et, signe que Toulon n’est pas sans charmes, 66 % des croisiéris­tes interrogés ont, toujours d’après les chiffres de la CCI, « l’intention d’y revenir ». Les atouts de la rade toulonnais­e ? « La sécurité des infrastruc­tures où les armateurs peuvent faire accoster les navires, la sûreté et l’accueil optimal », glisse Jérôme Giraud, directeur des ports de Toulon. Un accueil optimal ? «En 2013, nous avons lancé le label Cruise Friendly, qui regroupe aujourd’hui plus de 130 commerces dans la rade, confie

Laurence Cananzi. Les croisiéris­tes, qui vont dans ces boutiques partenaire­s, ont des cadeaux, des réductions, un bon service d’accueil et savent qu’ici on parle anglais. » Sauf qu’en barbotant dans les eaux de certains sites internet, quelques points noirs émergent : navette La-Seyne - Toulon à 20 euros, faible niveau d’anglais des Toulonnais ou encore

commerces fermés le

dimanche… (lire ci-contre). « Sur le premier point, c’est la compagnie de croisière qui vend le passage, assure Mme

Cananzi. Sur le niveau d’anglais, un effort est fait. Quant aux commerces fermés, c’est vrai qu’à Toulon, ils ont du mal. Mais les commerces partenaire­s du Cruise Friendly s’engagent à ouvrir les jours où il y a des croisiéris­tes. Mais bon, pour les Américains, il n’y a jamais de

jours de fermeture, ils travaillen­t tout le temps… » Oui, enfin, sauf quand ils sont à Toulon. Clic, clac ! Tiens, un autre stand de tapenade immortalis­é. Sûr qu’il finira au-dessus d’une cheminée à Boston…

Lire également en page 14.

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(Photos Patrick Blanchard, DR et doc. V.-m.) Cette année, les bateaux de vingt compagnies ont acheminé   croisiéris­tes dans les ports de la rade.

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