Comment Toulon fait rêver les croisiéristes
Jusqu’à samedi,160 acteurs internationaux du monde de la croisière sont réunis à Toulon. La Ville et la CCI sont à la manoeuvre. Elles veulent séduire les armateurs et les tours opérateurs. Et gagner des parts de marché.
Sur le cours Lafayette, impossible de les rater. Se déplaçant en groupe de dix, quelques-uns osant le combo suprême bob-chaussettes-sandales. Clic-clac ! Une photo d’un stand d’olives. Certains s’aventurent jusqu’à la haute-ville. Clic-clac ! Voilà la place de La Liberté immortalisée. Elle se retrouvera encadrée sur un buffet japonais, russe, espagnol ou Dieu sait où… Mais dans ce remake toulonnais de la tour de Babel, bien difficile de savoir ce que les croisiéristes du monde entier pensent de la « plus belle rade d’Europe ».
Gare à l’anglais
Pourtant, si l’on en croit la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Var, Toulon peut être fier de l’image dont elle jouit sur les cinq continents. Selon des enquêtes d’opinion réalisées par le cabinet BVA en 2014, 2 015 et 2016, entre 91 et 97 % des personnes interrogées se disent « satisfaites » de leur escale dans le repaire des terribles guerriers vivant à l’ombre de leurs grands cocotiers blancs. «La question a été posée aux croisiéristes au moment de remonter dans leur bateau», détaille Laurence Cananzi, vice-présidente de la CCI varoise. Et, signe que Toulon n’est pas sans charmes, 66 % des croisiéristes interrogés ont, toujours d’après les chiffres de la CCI, « l’intention d’y revenir ». Les atouts de la rade toulonnaise ? « La sécurité des infrastructures où les armateurs peuvent faire accoster les navires, la sûreté et l’accueil optimal », glisse Jérôme Giraud, directeur des ports de Toulon. Un accueil optimal ? «En 2013, nous avons lancé le label Cruise Friendly, qui regroupe aujourd’hui plus de 130 commerces dans la rade, confie
Laurence Cananzi. Les croisiéristes, qui vont dans ces boutiques partenaires, ont des cadeaux, des réductions, un bon service d’accueil et savent qu’ici on parle anglais. » Sauf qu’en barbotant dans les eaux de certains sites internet, quelques points noirs émergent : navette La-Seyne - Toulon à 20 euros, faible niveau d’anglais des Toulonnais ou encore
commerces fermés le
dimanche… (lire ci-contre). « Sur le premier point, c’est la compagnie de croisière qui vend le passage, assure Mme
Cananzi. Sur le niveau d’anglais, un effort est fait. Quant aux commerces fermés, c’est vrai qu’à Toulon, ils ont du mal. Mais les commerces partenaires du Cruise Friendly s’engagent à ouvrir les jours où il y a des croisiéristes. Mais bon, pour les Américains, il n’y a jamais de
jours de fermeture, ils travaillent tout le temps… » Oui, enfin, sauf quand ils sont à Toulon. Clic, clac ! Tiens, un autre stand de tapenade immortalisé. Sûr qu’il finira au-dessus d’une cheminée à Boston…
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