La Seynoise des eaux s’occupe désormais de ce qui coule dans vos robinets
Une fois n’est pas coutume à La Seyne, c’est bien la consommation d’eau qui a occupé toutes les conversations à l’heure de l’apéro. Hier en mairie, peu avant midi, la Ville a en effet signé avec Suez le contrat qui unit désormais les deux parties pour douze ans dans le dossier complexe de la gestion de l’eau potable. Pourquoi complexe? D’abord parce qu’après de longs débats politiques, quelques manifestations et autres réunions publiques, le maire et son équipe ont dû renoncer à leur voeu initial de revenir à une gestion municipale de la ressource. Et que cela n’a pas été du goût de certains militants de gauche (FSU, CGT, Attac…) pour qui « l’eau n’est pas une marchandise ».
Une permanence en centre-ville
Mais « les contraintes budgétaires, d’organisation - nous n’avions plus ni les moyens humains ni le savoir-faire - et institutionnelles, avec le transfert de compétence à la Métropole l’an prochain », dixit Marc Vuillemot, ont donc eu raison de ce vieil argument de campagne. Complexe aussi car c’est le modèle d’une Société d’économie mixte à opération unique (Semop) qui a finalement été choisi pour faire tourner les 28 000 compteurs seynois. En d’autres termes, après la délégation de ce service publique à la Société lyonnaise des eaux entre 1987 et 2017, c’est Suez (même entreprise, nom différent) qui reprend les choses en main, mais sous le contrôle renforcé de la Ville cette fois. « Il s’agit d’une gouvernance partagée. Nous aurons une minorité de blocage au conseil d’administration » explique ainsi l’édile. Ce qui a définitivement fait pencher la balance en faveur de ce montage, si l’on en croit les élus de la deuxième ville du Var, c’est toutefois le prix payé par les contribuables seynois. « Hors part assainissement, la facture baisse de 24,9 % en moyenne », assure Robert Teisseire, conseil municipal communiste qui a porté ce dossier à bout de bras. De son côté, Hervé Madiec, directeur régional de Suez Paca, s’est félicité d’un choix de gestion «unique en Paca ». Il a par ailleurs annoncé vouloir faire du réseau seynois « un des meilleurs de France » en améliorant encore le rendement des canalisations. Pour lui, la Semop est aussi l’occasion pour l’activité de l’entreprise de gagner en transparence. « On est demandeur car on en a marre que les gens racontent n’importe quoi. » Tout un chacun sera d’ailleurs libre de venir s’exprimer au 18, rue Baptistin-Paul, dans le centre-ville, où une permanence au public sera inaugurée le samedi 21 octobre. Quant au nouveau service, il a simplement été baptisé “La Seynoise des eaux”. Une des rares décisions dans ce dossier qui a coulé de source.