Vendredi , jour gagnant pour les casinos
Une réalité qui prouve que les superstitions ont la vie dure: aujourd’hui, les établissements de jeux vont connaître un pic de fréquentation et soignent tout particulièrement leurs clients
Le mot “paraskevidékatriaphobie”(1) ne fait pas partie du vocabulaire des directeurs d’établissements de jeu, bien au contraire! Tous vous le diront: pour eux, les vendredis 13 sont généralement des jours avec : « On note une augmentation de la fréquentation de 20 à 25 % en comparaison d’un vendredi normal», révèle Dylan Peyras, qui connaît son troisième jour “béni” à la tête du casino Joa, ouvert à La Seyne depuis janvier 2016. « Il y a réellement une superstition autour de ce jour .» Chance pour les uns, malchance pour d’autres... Qu’en est-il vraiment? Ici en tout cas, on préfère jouer la carte de la première croyance, à travers une stratégie commerciale savamment établie autour du chiffre fétiche. «On organise des tirages au sort dans la salle des machines à sous, permettant de gagner 13 euros en jetons ou en tickets de jeu»; il y a aussi la “roue de la chance” que les clients sont invités à tourner... «Et pour ceux qui consomment au bar ou au restaurant, sourit M. Peyras, on a mis une piste de dés : si une personne fait 13, on lui rembourse l’addition en jetons. »
92 % de l’argent redistribué
C’est bien là la moindre des choses que le casino peut faire pour aider les joueurs à forcer un peu le destin. Car, même en cette journée particulière, rien ne sert d’espérer un “geste” de la part des 159 machines à sous du casino Joa. Elles sont effroyablement cartésiennes. « Le casino ne gère pas la probabilité des machines, confirme Dylan Peyras. On gère la partie mécanique, c’est-à-dire l’insertion du billet et l’imprimante, mais pas l’informatique. Elles sont contrôlées régulièrement par des sociétés agréées par le ministère de l’Intérieur. Nous n’avons pas les clés. » Pour autant, le groupe Joa a “réglé” un taux de redistribution des gains plutôt généreux : « Un décret oblige les établissements de jeux à avoir un taux minimum de 85 % : nous, nous sommes à 92 % de redistribution. » Certains joueurs, qui ont compris que la chance sera toujours une science inexacte, tente le tout pour le tout : «On voit souvent des clients avec des gris-gris. Récemment, j’ai vu une queue de lézard, confie le directeur. Et il y en a d’autres qui ont un rituel, comme le classique lancer de sel. Un jour, dans un autre casino, j’ai même vu quelqu’un se déchausser avant de jouer !» Tant qu’il n’enlève que les chaussures...
1. La peur des vendredis 13