Var-Matin (Grand Toulon)

D’un souffle...

Pour son premier match européen, le RCT a eu chaud hier face aux Scarlets. D’abord dominateur, il a ensuite sombré, s’imposant sur le fil, -.

- PAUL MASSABO

« C ette fois, c’est passé, mais ça ne passera pas toujours », prévient Mathieu Bastareaud, aux sentiments contrastés à l’issue de cette rencontre incertaine jusqu’au bout. Tout à la fois joyeux, agacé, frustré et soulagé, le capitaine toulonnais était, à l’image de tout le groupe, conscient d’avoir frisé la correction­nelle. En effet, en moins d’une demi-heure, le RCT avait pris le large. On pouvait alors croire – si on n’avait pas déjà été échaudé – que les Rouge et Noir allaient se diriger vers une ample victoire, qui sait bonifiée ? Mais le scénario s’est subitement et brutalemen­t inversé par la suite.

« On montre nos limites »

Tout a basculé – une nouvelle fois – au retour des vestiaires, malgré une préparatio­n mentale et physique modifiée. À tel point qu’à l’heure de jeu, les Scarlets menaient la danse (1820), qui n’avait rien d’un menuet au vu des contacts. « On montre actuelleme­nt nos limites »,

tranchait après coup un Fabien Galthié lui aussi partagé par la prestation mitigée de ses hommes, plus que jamais intermitte­nts du spectacle. Et c’est vrai que cette fois encore, Toulon, après avoir rapidement mené 18-0 suite à deux essais (le premier survenu après une intercepti­on d’Escande, le second grâce à Guirado, après un travail de démolition de Tuisova sur son aile), a connu un fâcheux coup d’arrêt. Après une première demiheure de jeu enlevé, propre et appliqué, le RCT est tombé dans ses travers qui deviennent récurrents. Un nouveau carton jaune a encore coûté cher aux Varois, qui ont soudaineme­nt semblé jouer à ne pas ou plus vouloir gagner.

Le bonus défensif pour les Scarlets

Et c’est vrai qu’à force de jouer avec le feu – comme les petits enfants – les grands garçons toulonnais vont finir par se brûler. Et s’ils sont finalement parvenus à échapper de justesse à l’incendie qu’ils ont euxmêmes allumé, les boutefeux varois ne peuvent se permettre, quand on a des ambitions européenne­s, jouer aussi fréquemmen­t les pyromanes. Les partenaire­s du concentré et appliqué Gorgodze sont, malgré tout, sortis indemnes de leur confrontat­ion face aux Scarlets. Ces Gallois pourront d’ailleurs certaineme­nt regretter d’avoir opté pour la pénaltouch­e à quatre reprises plutôt que de taper les pénalités. Mais lors de cette première période, tout à l’avantage des chouchous de Mayol, Halfpenny et les siens avaient un tel retard qu’ils ont tenté le tout pour le tout. Ils n’avaient alors pas intégré ou prévu que Toulon, dans ses mauvais moments, allait subir puis se mettre à douter. Si le RCT a manqué de puissance (le manager soulignait les absences de Manoa, Taofifenua, Vermeulen), il a en revanche pu s’appuyer sur son banc, qui a apporté fraîcheur et lucidité. Trinh-Duc n’a pas tremblé sur une pénalité facile, qui donnait un ultime et décisif avantage aux siens. A contrario, le buteur gallois, sous les sifflets, a raté en coin un coup de pied qui aurait donné la victoire à ses partenaire­s. Les joueurs de Llanelli ont su conserver leur point de bonus défensif en toute fin de match, malgré les efforts des Toulonnais à la vaillance retrouvée. Toulon s’impose au forceps. Peut-être le début d’une renaissanc­e européenne ?

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(Photo Frank Muller) Ça a failli basculer du mauvais côté pour des Toulonnais qui avaient pourtant parfaiteme­nt débuté cette rencontre

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