À kilomètres/heure sur la corniche merveilleuse
Copilote de Michel Hennebelle, à bord d’une Maserati Spyder, l’un des cent véhicules de légende engagés hier dans 1re montée historique, chiche ? Sensations fortes garanties ! À fond la caisse !
Vous avez un casque ? Oui, celui de votre scooter fera l’affaire. Montez ! » C’est qu’elle a de l’allure, la Maserati Spyder (2002) de Michel Hennebelle. De l’avis de Claude Julian, speaker du Rallye de Monte- Carlo, du Grand Prix de Formule 1 de Monaco et de cette 1re Montée historique de la corniche varoise, organisée hier par les Amateurs figaniérois d’automobile, c’est même «la plus belle» des cent voitures engagées dans le grand revival mécanique. Pourtant, il y a de la concurrence : une majorité de Renault et de Porsche, mais aussi une Ferrari 430, une Dauphine proto de 1959, une Cobra Shelby de 1966… et bien d’autres mythes sur quatre roues. De quoi s’en mettre plein les yeux et les oreilles. Et pour les plus âgés, de retomber en enfance…
« On va faire une montée gentille »
Un départ toutes les minutes. Au volant de la décapotable, le pilote sourit : «On va faire une montée gentille… À combien va-t-on rouler? Oh! Entre 160 et 180 km/h je pense ». C’est dit. Sur une montée de 4,2 km, jusqu’à l’aire des Mascs dans la trace de la « Course de côte de Notre-Dame-du-Mai » qui fit les belles heures automobiles de Janas, il y a quelques années, ce sera pour Michel Hennebelle la première des quatre montées du jour. Ancien ingénieur des chantiers navals, reconverti dans la formation et la sécurité automobile, le pilote seynois qui ne fait pas ses 66 ans, a « participé à quelques compet’» et connaît bien le monstre de 400 CV qu’il a entre les mains. «Cette Spyder, c’est un rêve de gamin, je l’ai depuis 7 mois », glisset-il. Bon, il ne risque pas de la « casser » alors ? C’est vrai qu’il ne l’a jamais “poussée“et va emprunter une route où la vitesse est classiquement limitée à 50 km/h… Pas le temps d’affiner l’analyse. Avant le signal du départ, il explique encore qu’adhérent au Rotary Club de La Seyne Saint-Mandrier, il est aussi présent pour soutenir Serge Feraud, président de l’association La Seyne de l’espoir, impliqué dans l’organisation de la montée et qu’il a même un sponsor: « Les caves provençales Laboroi ».
Ça ne va pas passer... Miracle !
Top départ. La poussée de l’accélération cloue dans le fauteuil. D’instinct, les deux mains serrent la barre de portière. Déjà un premier virage. Ça ne va pas passer… Miracle ! L’alternance soutenue d’accélérations et de freinages secoue. Le mal au coeur irradie jusque dans l’estomac. La sensation de vitesse est démultipliée. Un effet “cabriolet“? Curieusement, les yeux ne se fixent pas sur le paysage bleu et vert sublime, ni la bande de bitume et les virages qui se déplient alentour. Non. La mise au point se fait sur les spectateurs massés sur les bas-côtés ou les hauteurs, et leurs téléphones grâce auquel ils figent l’accélération folle, le temps d’une photo. Quand ils n’applaudissent pas ou saluent… À l’entrée d’un virage, les deux triangles de signalisation induisent Michel Hennebelle en erreur. Ils annoncent une chicane aménagée sur la route. Il y en a deux dans la montée. « Je croyais qu’il y avait un accident », confie-t-il à l’arrivée. En vrai pro, le pilote gère l’obstacle sans une once d’hésitation. Le mal au coeur est omniprésent mais pas lancinant. Il n’a pas le temps de s’installer durablement. L’arrivée déjà. « Elle a de bons freins, hein ! » lance Michel Hennebelle. Déjà impatient de repartir.