En forêt de bon matin avec les chasseurs de sangliers
Pour sa 5e édition, la société de chasse participait à l’opération « Un dimanche à la chasse », où les non-pratiquants ont pu découvrir la discipline lors d’une battue matinale
Il fallait être levé de bonne heure pour participer à la battue d’hier matin. Dès 7 h 30, une quinzaine de chasseurs de la société brignolaise étaient rassemblés chez leur président, Christian Zéma. Accompagnés exceptionnellement de quelques non-chasseurs participant à la matinée « Un dimanche à la chasse ». Une opération nationale visant à témoigner des règles de la pratique, et ce en toute sécurité, en plein terrain de chasse.
Poser le cadre
Avant d’embarquer dans les pick-up pour rejoindre la colline du Val de Camps, un rappel des règles de sécurité s’impose. « Balisez bien le secteur, gardez toujours vos gilets fluo, ne tirez pas en direction des maisons, routes, et voies ferrées », clame un chasseur. Uniquement obligatoires pour les porteurs d’une arme, des gilets fluo ont tout de même été offerts aux invités du jour. Pour cette chasse au sanglier (un autre groupe était parti sur une chasse au lapin), nous suivons Raymond Giors, adjoint au chef de battue, et chasseur depuis vingt-huit années. Ce traqueur navigue entre les postes élevés situés aux extrémités et au centre de la zone de battue en compagnie de ses cinq chiens : « Il y a du grand vendéen, griffon bleu, et porcelaine croisé gascon. Des races rustiques qui ne craignent pas les broussailles. »
Hors des sentiers battus
Pied à terre dans la colline. La brume dissimule le ciel, tandis que le sol est humide. Raymond, lui, inspecte déjà le sol. Quelques mètres plus loin, les broussailles sont bien aplaties : « Des sangliers dormaient ici », indique-til. Les chiens sont lâchés en éclaireurs, suivis de loin par leur maître au son de la cloche qu’ils portent. L’un d’eux s’arrête et guette. Raymond charge son fusil et se tient prêt, avant de retirer la cartouche après quelques instants : « Par sécurité, on ne peut charger l’arme qu’avant le moment opportun. » Tandis que des coups de feu sont audibles plus loin, le chasseur se tient régulièrement informé de l’évolution de la battue. Dans notre avancée, la végétation devient très dense, au point de devoir ramper sur plusieurs mètres au prix de quelques écorchures. « La chasse, c’est du sport », souffle Raymond, qui parcourt en moyenne « 6-7 kilomètres » lors d’une chasse. Le tout à flanc de colline.
Pas de sanglier abattu ce jour
Après plus de trois heures de traque, les équipes se rejoignent. Christian Zéma dresse le bilan : « Nous n’avons pas eu de sanglier aujourd’hui. Les chiens en ont poursuivi un jusqu’au début de la zone des Consacs mais sans succès. » Sur la route du retour, les dégâts provoqués par les sangliers sont visibles, en particulier sur le rondpoint de La Celle : « Vu qu’ils manquent d’eau et de nourriture dans la colline, ils n’ont plus peur de venir près des habitations. Des groupes dorment régulièrement sur des parcelles non
débroussaillées, et qu’il faudrait entretenir pour les faire bouger, entre la DN7 et l’A8 », déplore Christian Zéma. Réunis à leur point de départ, les participants du jour continuent d’échanger leurs impressions. Et comme de tradition, c’est un verre à la main, qu’André, chasseur depuis 55 années tient à rappeler : « La chasse, c’est aussi la table, la boisson, et le plaisir de se retrouver. »