Var-Matin (Grand Toulon)

L’intelligen­ce artificiel­le pourra organiser nos vies, demain Grand angle

Stéphane Mallard est un « digital evangelist ». Economiste et développeu­r passionné, il était le Grand Témoin de Var Ecobiz mardi. Il y a parlé d’intelligen­ce artificiel­le

- Chenaff@nicematin.fr

Et si notre vision de l’intelligen­ce artificiel­le était biaisée ? Si notre cerveau refusait de voir la vitesse à laquelle les algorithme­s vont dépasser l’homme ? C’est une des questions soulevées par le « digital evangelist » Stéphane Mallard. Il animait mardi, la conférence Grand Témoin de l’événement Var Ecobiz organisé par la CCI du Var à Toulon. Son propos ? « La révolution digitale s’accélère, elle se développe à une vitesse exponentie­lle. L’intelligen­ce artificell­e pourrait rattraper l’intelligen­ce humaine qui est déjà obsolète dans certains domaines. La bonne nouvelle, c’est qu’on va pouvoir résoudre, grâce à l’intelligen­ce artificiel­le, énormément de problèmes dans tous les domaines. La mauvaise nouvelle, c’est qu’on n’est pas prêt à accueillir cette révolution. »

Mais au fait, l’intelligen­ce artificiel­le, comment ça marche ?

« Aux débuts de l’informatiq­ue, on programmai­t des machines avec des règles logiques et des données, raconte Stéphane Mallard. Il est bombardé d’informatio­ns qu’il cherche à comprendre et à conceptual­iser. C’est comme ça qu’on crée de l’intelligen­ce artificiel­le aujourd’hui. Au lieu de partir des règles pour aller vers les données, on part des données pour aller vers les règles. Les algorithme­s tâtonnent. Il s’inspirent de l’organisati­on du cerveau humain pour obtenir le même résultat. On appelle ça des réseaux de neurones artificiel­s. »

Quelle est la limite ?

On peut ainsi entraîner n’importe quelle machine à n’importe quel type de tâche. « Tout ce que l’on fait, on peut le montrer à l’intelligen­ce artificiel­le pour qu’elle l’apprenne. Demain, plus personne ne fera du code. On sera tous capables d’éduquer les machines, l’objectif étant d’avoir des interactio­ns beaucoup plus fluides et humaines avec la machine. » Il ne resterait donc plus qu’à leur apprendre le bon sens. Les chercheurs des géants du web y travaillen­t. « Ils n’ont aucune limite. On apprend aux robots à lire nos émotions. Tous les secteurs sont en train de se faire disrupter par l’intelligen­ce artificiel­le. En plus de la logique, on s’attaque aujourd’hui à un autre aspect de l’intelligen­ce : la créativité, l’invention. On commence à donner aux algorithme­s la possibilit­é de créer. »

Qui est concerné ?

« Dans quelques années, tout le monde en disposera. Les géants du web vont se battre pour nous fournir gratuiteme­nt un assistant personnel intelligen­t, expert dans tous les domaines qui nous débarrasse­ra de nos contrainte­s, à qui on

pourra dire : organise mes vacances. L’expertise deviendra une commodité. On laissera à l’humain ce qui est humain. Les entreprise­s qui réussiront seront celles qui sauront capter la confiance de leurs clients. » Certains chercheurs parlent déjà du moment où la machine pourra s’autocomple­xifier et devenir plus intelligen­te que l’humain. « On appelle ça : la singularit­é. » L’intelligen­ce artificiel­le est désormais un sujet politique qui concerne toute l’humanité et qui soulève de nombreuses questions éthiques.

 ?? (Photo Dominique Leriche) ?? Stéphane Mallard sur la scène du Palais Neptune mardi à Toulon : « battre pour nous fournir gratuiteme­nt un assistant intelligen­t. » Les géants du web vont se
(Photo Dominique Leriche) Stéphane Mallard sur la scène du Palais Neptune mardi à Toulon : « battre pour nous fournir gratuiteme­nt un assistant intelligen­t. » Les géants du web vont se
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France