Var-Matin (Grand Toulon)

Pourquoi tant de rats sur la ville de Saint-Tropez ?

La cité du Bailli serait, dans le Golfe, la seule touchée par la proliférat­ion de ces rongeurs nuisibles. Tous les autres maires ont démenti être touchés. Selon les experts, le constat est plus contrasté

- N. SA.

Deux comités de quartier successifs à Saint-Tropez – vieille ville et bourgade – et à chaque fois, le sujet des rongeurs est revenu sur le tapis. Particuliè­rement depuis cet été, où le phénomène climatique a mis dans la lumière la présence des rats, malgré les traitement­s réguliers opérés par le service environnem­ent de la commune. Le maire de Saint-Tropez, Jean-Pierre Tuvéri, a expliqué à ses administré­s que la commune n’était pas la seule du Golfe concernée, et de citer notamment Sainte-Maxime. Une affirmatio­n que le maire de cette cité, Vincent Morisse, a formelleme­nt démentie hier matin, expliquant que « non, SainteMaxi­me n’a pas de problème de proliférat­ion de rats. Et pour une bonne raison : nous assurons depuis des années une dératisati­on régulière de nos réseaux. La prévention est permanente. Les seuls rongeurs que l’on peut voir parfois ce sont les ragondins du Préconil ! »

Nulle part ailleurs ?

Intrigués, nous avons appelé l’ensemble des autres maires du Golfe. Tous ont donné la même réponse : « Pas de problème de rats chez nous. » Selon plusieurs experts interrogés aussi, la situation serait un peu plus contrastée, mais l’overdose de rats ne serait bien réelle qu’à Saint-Tropez. Pourquoi ? Un facteur aggrave clairement la situation. «Il faut prendre en compte qu’à Saint-Tropez, il y a une très forte densité humaine pendant l’été », analyse Guillaume Hemery, responsabl­e de la société Pamther à Saint-Tropez. « Il y a cette année une poussée de la demande de dératisati­on à Saint-Tropez, mais ce n’est pas localisé qu’ici », indique-t-il, se basant sur une cartograph­ie du phénomène.

Quel constat, quels remèdes ?

Ainsi, si le rat pose un sérieux problème, « l’homme est au coeur de la problémati­que », commente cet expert en dératisati­on. « On vit avec le rat depuis toujours .... et il faut vivre avec. » Principal constat : que les mauvais comporteme­nts, pour ne pas dire les incivilité­s, sont pour beaucoup dans la visibilité des rats. Ce profession­nel explique observer chaque jour dans les rues, les sources d’attraction pour ce rongeurnui­sible. « Dans une région chaude comme la nôtre, sortir un sac-poubelle en plein soleil, c’est très odorant pour le rat. » Cette problémati­que de la proliférat­ion va impliquer de «revoir toute la gestion des ordures ménagères et les heures de sortie des poubelles sur la voie publique ». L’activité de restaurati­on, si développée à Saint-Tropez pendant la saison estivale, doit être, par essence, en première ligne dans ce « combat » car les rats se délectent de ces offrandes. Et s’il y a trop de déchets, « il y a une concurrenc­e alimentair­e avec les appâts ». L’action de prévention et d’action par la municipali­té est présentée comme le facteur essentiel : «Il s’agit notamment de bien quadriller le terrain» par un entretien très régulier des réseaux d’eaux usées, que M. Hemery compare à « des autoroutes pour les rats ». C’est sans doute sur ces derniers points que la ville de Saint-Tropez a perdu le contrôle de la situation. Ce spécialist­e, enfin, n’a pas peur de dire qu’il faut « éduquer la population. Tout le monde doit se sentir concerné pour que la lutte soit efficace : les autorités, les profession­nels de la restaurati­on et les particulie­rs.»

 ?? (Photo d’illustrati­on Var-matin) ?? Les rats ont pris leurs quartiers à Saint-Tropez.
(Photo d’illustrati­on Var-matin) Les rats ont pris leurs quartiers à Saint-Tropez.

Newspapers in French

Newspapers from France