Var-Matin (Grand Toulon)

Le terroriste Champs-Élysées était radicalisé depuis  ans

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Karim Cheurfi, auteur de l’attentat des Champs-Élysées qui a coûté la vie au policier Xavier Jugelé le  avril dernier, s’était radicalisé en prison, bien avant la création du groupe Daesh dont il s’est revendiqué. Une radicalisa­tion nourrie au contact de Slimane Khalfaoui, impliqué dans un projet d’attentat à l’explosif contre la cathédrale de Strasbourg en décembre , selon nos confrères du Parisien. Tout a commencé entre  et , à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis où Karim Cheurfi purge une peine pour avoir tenté de tuer des fonctionna­ires de police à deux reprises. « Il a commencé à me parler de faire la salat [la « prière »]. Puis on lui apportait des livres religieux dont il nous donnait les références et qu’on allait chercher dans des librairies spécialisé­e », a confié son père aux enquêteurs, rapporte le quotidien. Un changement de comporteme­nt passé inaperçu au sein de la maison d’arrêt. Sa pratique religieuse devient plus rigoureuse avec les années. « Durant les deux derniers mois, il avait une vision de la vie négative. Il disait qu’il valait mieux mourir en martyr que de vivre comme [selon ses termes] des mécréants », raconte son père.

Il attire l’attention des services secrets en 

Deux événements ont conduit les services secrets à s’intéresser à Karim Cheurfi, mais seulement en . La première fois à la suite de ses déclaratio­ns à un passant, le soir du  décembre dans les quartiers Nord de Marseille. Cette nuit-là, il aborde deux inconnus et leur demande d’aller chercher sa voiture au bout de la rue au motif qu’une bande de voyous lui en voudrait, relate Le Parisien. Pendant que l’un des deux s’exécute, il confie à l’autre : « Je vais tuer des flics, pas des hommes, pas des femmes, ni des enfants ». Le deuxième épisode se déroule trois jours plus tard à Montfermei­l, en Seine-Saint-Denis. Lors de la prière à la mosquée, il demande aux fidèles où trouver Slimane Khalfaoui, connu pour être parti faire le djihad en Syrie. Il demande aussi de l’aide pour se procurer des armes. Les enquêteurs découvriro­nt qu’il a par ailleurs acheté sur Internet deux couteaux de chasse, une caméra GoPro, deux masques de Scream et de hockey. Le terroriste est interpellé le  février à Meaux, en SeineSaint-Denis. Mais, en garde à vue, il nie tout. En l’absence de signe apparent de radicalisa­tion, le parquet de Meaux ordonne sa remise en liberté. Le dossier est transmis au parquet antiterror­iste de Paris. Une enquête est ouverte pour entreprise terroriste individuel­le. Le  mars, la Direction générale de la sécurité intérieure est chargée de poursuivre les investigat­ions. Quarante jours plus tard, il passe à l’action sur les Champs-Élysées.

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