La médecine d’urgence enfin reconnue ?
Soulignant l’admirable investissement des personnels de santé, les conclusions des sénateurs, Laurence Cohen, Catherine Génisson et RenéPaul Savary soulignent que les « difficultés résultent moins de l’organisation propre des services d’urgence que de leur positionnement original, au confluent des carences de la médecine de ville en amont et des rigidités hospitalières en aval. C’est pourquoi les services d’urgence doivent être regardés non comme un point d’entrée défaillant dans le système de soins, mais comme un miroir grossissant des dysfonctionnements de l’ensemble de notre système de santé ». Au chapitre conclusions, les sénateurs préconisent notamment solutions de terrain parmi lesquelles : la mise en place de circuits courts par des praticiens expérimentés, la généralisation du « bed management » (cellule de recherche de lits) hospitaliers et de GHT ; mettre fin aux fermetures de lits dans les services de médecine et de chirurgie générale et leur permettre d’absorber les variations de prise en charge en aval des urgences (variations épidémiques et situations exceptionnelles - catastrophe, attentats…). « N’oublions pas, relèvent les sénateurs, que c’est le législateur qui organise la pénurie en réduisant drastiquement les budgets à travers son vote lors du PLFSS ». Les sénateurs plaident aussi pour le développement de service de gériatrie aiguë et l’admission directe en service sans passer par les urgences. Création enfin, et reconnaissance d’une spécialité d’Infirmière diplômée d’urgences (qui touche aussi les régulateurs du Samu, les conducteurs) : « C’est criant de symbole, relève le docteur Carret. Le Sénat valide cette reconnaissance-là où pays européens sont en avance sur la France. » Enfin, parmi les points soulevés, on relèvera l’élargissement du maillage sur le territoire, des centres de santé - telles que les maisons médicales de garde - dont l’amplitude horaire doit être augmentée.