Var-Matin (Grand Toulon)

AUTO DIX MILLE TOURS DU CASTELLET

- GIL LÉON

C’est à croire qu’il possède le don d’ubiquité. Ce weekend, Sébastien Boulet s’est bel et bien dédoublé entre courses au Castellet et cours au Luc. « Jeudi et vendredi, avec les trois mécanos qui m’épaulent, nous avons tout mis en place ici et puis j’ai accompli la première qualif’», raconte l’ancien lauréat du Volant Elf pilotant désormais sa propre entreprise avec succès. « Hier (lire samedi), je suis resté à domicile afin d’orchestrer le 38e dernier stage de l’année. Il s’agissait de l’ultime roulage de nos Martini F3 puisque l’école Zig-Zag va renouveler son parc de monoplaces l’an prochain en faisant l’acquisitio­n de six Formule Renault 2.0 version 2017, avec palettes au volant. Et puis me revoilà donc aujourd’hui (hier) pour conclure ces Dix Mille Tours. »

Pilotage, entretien, restaurati­on, gardiennag­e...

Au four et au moulin, le Varois de 43 ans n’a pas le temps de ronger son frein. Tantôt pilote côté piste où il partage le volant de la Porsche 911 RSR 3 litres millésime 1973 de l’ami gentleman driver François Degand au sein de la turbulente meute du Classic Endurance Racing. Tantôt chaperon bienveilla­nt côté paddock pour bichonner les mécaniques de ses autres clients, Geoffroy Peter (BMW 2002 Ti/1973) et Michel Gendre (Shelby Mustang 350 GT/1965). « Bien sûr, en voyant les trajectoir­es de Stéphane Sarrazin et Nicolas Minassian, entre autres, je me dis que j’aurais aimé prolonger ma carrière et devenir moi aussi pilote profession­nel », lâche le natif de Cannes ayant grandi à Toulon, quartier des Quatre-Chemins-desRoutes. « Aucun regret, toutefois. J’ai décidé de tirer un trait sur la ‘‘compète’’ assez tôt pour créer Zig-Zag. Au début, on arrivait à tracer notre chemin juste avec les stages de pilotage sur le circuit du Var. Ensuite, vers 2005-2006, il a fallu diversifie­r nos activités autour des services liés à l’automobile : entretien, restaurati­on, gardiennag­e... C’était la seule façon de pérenniser la société. ZigZag vient de souffler sa vingtième bougie d’anniversai­re le 15 octobre. Franchemen­t, si on m’avait dit en 1997 que l’aventure durerait aussi longtemps, je ne l’aurais pas parié ! » Trois ans plus tôt, celui-ci prenait part à sa première course, au Paul-Ricard. « 1994, en Formule Renault ! Ça commence à dater mais je m’en souviens comme si c’était hier. Alors que je devais finir 4e, un rapport de boîte loupé dans le dernier tour m’avait fait dégringole­r au 7e rang. De quoi enrager... Heureuseme­nt, je me suis rattrapé dès la saison suivante en montant sur le podium de la manche varoise du championna­t de France de F3 : 3e derrière Cyrille Sauvage et Olivier Fiorucci. » La F1 demeurera une étoile inaccessib­le. Sauf quand il aura la charge d’affûter quelques pièces de collection figurant à l’affiche d’épreuves « vintage », telle la Matra MS620 avec laquelle Anthony Beltoise a roulé sur les traces de son père, le regretté « Bébel », au Grand Prix de Monaco Historique 2016. « Oui, pour la mise au point, les derniers réglages, je l’ai pilotée au Luc. Auparavant, nous nous sommes aussi occupés d’une March 701 ex-Amon et Pescarolo et d’une Ensign N175. De chouettes expérience­s. » Hier, c’est en compagnie d’une cavalerie un brin moins décoiffant­e que Sébastien Boulet l’hyperactif a remonté le temps, trente minutes durant. « Disputer une course avec un copain, à l’occasion, ça me fait plaisir. Mais vous savez, je m’éclate tout autant lorsque j’enseigne les règles de base du pilotage à des stagiaires jeunes et moins jeunes. Ou quand je vois une belle voiture retrouver son lustre d’antan dans notre atelier. » Passionné un jour, passionné toujours...

 ?? (Photo G. L.) ?? Patron hyperactif de l’école de pilotage Zig-Zag qu’il a créée il y a  ans, Sébastien Boulet conjuguait ce week-end compétitio­n au Castellet (ici avec l’ami François Degand) et enseigneme­nt au Luc. Au four et au moulin !
(Photo G. L.) Patron hyperactif de l’école de pilotage Zig-Zag qu’il a créée il y a  ans, Sébastien Boulet conjuguait ce week-end compétitio­n au Castellet (ici avec l’ami François Degand) et enseigneme­nt au Luc. Au four et au moulin !

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