Le portage salarial : indépendance et sécurité MÉLISSA MARI / SOPRESS
Né dans les années 80, ce modèle est aujourd’hui très populaire, avec près de 70 000 salariés en France.*
Le secteur du portage salarial connaît un développement important depuis dix ans. D’ici à , il devrait représenter près de emplois en France. Quelles sont ses modalités ?
Une formule sur mesure
La Fédération des entreprises de portage salarial (FEPS) résume : « Le portage salarial se situe à michemin entre le salariat et l’activité indépendante. » Cette forme d’emploi permet à un entrepreneur individuel d’exercer son activité, tout en bénéficiant de la protection sociale du salarié. Cela signifie qu’il dispose du cadre administratif, juridique et comptable de l’entreprise de portage salarial (qui est son employeur), ceci lui permettant ainsi de se concentrer sur son coeur de métier. De façon plus concrète : l’indépendant gère son travail comme il l’entend, démarche ses propres clients et négocie ses prix, mais c’est l’entreprise de portage qui établit le contrat commercial, qui facture la prestation, qui encaisse les honoraires et rémunère ensuite le porté, sous forme de salaire. Les parties sont liées par un contrat de travail classique. Cette organisation convient particulièrement aux prestations de conseil, formation, informatique, ressources humaines, marketing, animation, mais également aux métiers réglementés. Le portage s’adresse à la fois aux cadres expérimentés et aux jeunes diplômés (bac+2 minimum ou 3 ans d’expérience), et peut être une bonne façon de tester son projet avant de se lancer. La FEPS souligne que le portage « est particulièrement adapté aux salariés en reconversion professionnelle (…) et pour certains travailleurs indépendants et artisans en cessation d’activité, c’est souvent le seul moyen qui s’offre à eux pour travailler ».
Des avantages pour chaque expérience
Comme pour Stéfanie, consultante social média et formatrice social selling* dans la région de Nice, le portage salarial est un choix mûri : « J’ai choisi le portage après avoir pensé à l’auto-entrepreneuriat et la société par action simplifié unipersonnelle (SASU). Ce qui m’a séduit, c’est le fait que l’administratif soit pris en charge. Je suis une femme d’actions et j’ai peu de temps à accorder à cette partie de l’activité. Je préfère me consacrer à mes interlocuteurs. L’autre avantage, c’est la possibilité de se faire rembourser ses frais, ce qui n’est pas possible lorsque l’on est auto-entrepreneur (les deux statuts sont d’ailleurs cumulables). Ce système représente pour moi un gain de temps et donc d’argent. Dans mon entourage, certaines personnes ont choisi cette solution pour bénéficier du statut de salarié, parce qu’elles envisageaient un investissement immobilier. D’autres, notamment, en fonction de la demande de leurs clients (grandes entreprises), qui sont plus rassurés par la pérennité que représente le professionnel en portage. Je le conseille, en rappelant bien qu’il faut prendre en compte le montant des charges à déduire du chiffre d’affaires et le reversement d’une commission à la société de portage (de 5 à 15%), sur chaque contrat. En contrepartie du service fournit, cela en vaut la peine. » *Sources Eurostat / Accompagnement pour dynamiser une société ou à trouver un emploi grâce aux réseaux sociaux.