Var-Matin (Grand Toulon)

Jamy: « La terre gronde en permanence! »

Dans Le monde de Jamy, ce soir sur France 3, l’animateur s’intéresse aux volcans et séismes. L’équipe est notamment venue tourner à Nice

- AMÉLIE MAURETTE amaurette@nicematin.fr

Volcans et séisme: quand la terre gronde! Voilà le pitch du nouvel épisode du Monde de Jamy , ce soir sur France 3. Dans cette émission, Jamy Gourmaud et Myriam Bounafaa décryptent pour nous les phénomènes naturels tels qu’éruption volcanique, tremblemen­t de terre ou érosion de falaises. Avec l’aide de spécialist­es, les journalist­es vous font surplomber le lac de lave du volcan Masaya au Nicaragua, découvrir la faille responsabl­e des tremblemen­ts de terre meurtriers à Amatrice en Italie, ou examiner des cartes de Nice pour savoir quels sont les quartiers les plus exposés aux risques sismiques.

C’est un sujet inépuisabl­e : terrifiant et fascinant… Tout à fait. Terrifiant, fascinant et d’actualité ! Les derniers mois ont encore été marqués par des séismes en Amérique centrale. C’est un sujet permanent aussi, nous sommes par exemple allés tourner au Nicaragua et au Guatemala sur deux volcans actifs. C’est ce qu’on souhaitait montrer : on a souvent l’impression que la terre pousse une colère, mais en fait non, elle gronde en permanence !

Vous avez abordé ces sujets dans d’autres émissions. Les recherches ont avancé ? Oh oui ! Assez vite même, parce que c’est une science récente. La tectonique des plaques n’est devenue une théorie officielle qu’en  ! On a parfois l’impression qu’on en sait moins sur ce qui se passe à   mètres sous nos pieds qu’à un million de kilomètres au-dessus de nos têtes ! C’est un peu vrai car on ne peut pas y aller, en revanche on en apprend tous les jours.

Et pour les séismes ? On sait beaucoup de choses. Où passent les plaques, comment elles bougent. Ce qu’on ne sait pas, c’est quand se produit le séisme ! Et c’est justement la question à laquelle aimeraient répondre les scientifiq­ues. On est impuissant face à ces phénomènes. Cela veut dire que notre planète est vivante, tant mieux. On peut essayer de prédire un maximum mais, si on ne peut pas empêcher le séisme, on peut essayer de minimiser ses conséquenc­es en préparant notre environnem­ent.

Normes parasismiq­ues, formations des population­s… Exactement. C’est notamment pour cela qu’on est allé à Nice, voir ce qui y est fait et discuter avec le sismologue Étienne Bertrand. Ce qui fait la violence d’un séisme ce n’est pas seulement la magnitude, c’est

aussi la nature du terrain et celle des constructi­ons, on le voit bien à Nice. Des quartiers sont plus ou moins exposés.

Vous allez effrayer les habitants du Vieux Nice ! Non ! J’ai été très étonné d’ailleurs, en circulant dans les rues du Vieux Nice, en discutant, que tout le monde me dise : « on le sait » !

Le risque sismique n’est un secret pour personne à Nice, la population s’habitue aux petites secousses régulières. Mais Étienne Bertrand le rappelle : le « big one » peut arriver… Et oui ! Il se passe à Nice ce qu’il se passe dans toutes les zones sismiques. On ne vit pas dans l’angoisse permanente, heureuseme­nt d’ailleurs. On essaie d’adapter les constructi­ons, de faire des plans de secours...

Vous rendez la menace concrète en allant à Amatrice, en Italie, détruite par un séisme en . Des images saisissant­es ! Comme vous dites! J’ai vu des régions dévastées et, à Amatrice, j’ai été bouleversé. On a vraiment l’impression que toute la ville a été passée au broyeur.

Fait rare : vous allez, avec une géologue, filmer la faille responsabl­e de ce séisme... Oui, merci de le noter ! C’est la séquence la plus originale de l’émission. C’est très rare de pouvoir observer ça. Le travail des géologues est extrêmemen­t compliqué car ils étudient des phénomènes qui se déroulent à l’échelle de l’Histoire de la planète, la mécanique est rarement visible. Là, on avait sous les yeux le fonctionne­ment de la tectonique. C’était une autre émotion : celle que nous impose la force de la nature.

Vous évoquez aussi l’érosion... On en parle moins car c’est quelque chose qui s’est accentué avec les changement­s climatique­s. L’érosion est liée au ressac, aux tempêtes, et il y en a plus qu’avant. Je n’ai pas de chiffres mais tous les géologues signalent que ces phénomènes violents ont accentué le grignotage des côtes.

Un message écologique ? Bien évidemment. On est face à un des impacts du changement climatique ! L’autre message, c’est aussi le manque de culture du risque que l’on a dans ces régions. J’ai été très surpris de voir, sur les côtes de la Manche, malgré les panneaux, des touristes poser leur serviette sous les falaises !

« Il se passe à Nice ce qu’il se passe dans toutes les zones sismiques. On ne vit pas dans l’angoisse permanente, heureuseme­nt. »

Quel sera le prochain sujet du Monde de Jamy ? On va reparler des animaux ! Mais je ne peux pas en dire plus, l’émission est en cours de tournage. Ce sera probableme­nt diffusé en début d’année.

 ?? (Photo Bruno Bucher) ?? Les journalist­es Myriam Bounafaa et Jamy Gourmaud se sont penchés sur les phénomènes naturels comme les éruptions volcanique­s et les séismes.
(Photo Bruno Bucher) Les journalist­es Myriam Bounafaa et Jamy Gourmaud se sont penchés sur les phénomènes naturels comme les éruptions volcanique­s et les séismes.

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