Var-Matin (Grand Toulon)

Ciamin va accélérer

- GIL LÉON

Àdix-neuf ans à peine, le voilà déjà qui s’apprête à négocier le deuxième virage d’une trajectoir­e hors du commun. Après avoir tiré un trait sur les circuits en 2015 pour assouvir pleinement sa passion en mode rallye, Nicolas Ciamin vient d’en finir avec un apprentiss­age rondement mené. « En principe, le Rallye d’Espagne, l’autre jour, constituai­t ma vingt-troisième et dernière course au volant de la Ford Fiesta R2 », confie l’espoir niçois ayant franchi un sacré cap lors de cette saison 2 sans frontières. Pas moins de cinq podiums en six manches, dont le retentissa­nt triomphe au pays des « Flying Finns » cet été, mais aussi des temps « scratch » en pagaille (meilleur performer en Finlande et en Allemagne) jalonnent le parcours 2017 du benjamin azuréen du JWRC devenu vice-champion du monde Junior. « Dommage d’avoir raté l’occasion de conclure avec un sixième top 3 », poursuit-il. « En Catalogne, on a réussi une belle entrée en matière sur terre. Autre surface, mêmes sensations le lendemain : si Nil Solans (l’Espagnol de 25 ans couronné champion JWRC, ndlr) était un poil plus rapide, nous pointions en tête. La victoire semblait jouable jusqu’à cette erreur de notes qui a brisé notre élan en nous expédiant dans le décor de l’ES 11. Bon, on finit cinquième après être reparti en Rally2. Le bilan global s’avère toutefois très positif pour une deuxième année. Hormis en Pologne où il m’a manqué un brin de vitesse, la performanc­e était présente partout. J’ai beaucoup appris, beaucoup progressé dans le baquet de la Fiesta R2. Maintenant, on tourne la page. Vivement la suite ! »

Cinq ou six courses en WRC

Ciamin le « Nissart » couvé par l’équipe MSport va prendre l’ascenseur pour accélérer. L’étage supérieur lui tend les bras. Cap sur le WRC2, l’antichambr­e du top niveau. La marche est haute, il le sait. « Notre programme principal devrait comprendre cinq ou six manches du Mondial. J’ai déjà disputé deux épreuves ‘‘goudron’’ au volant d’une Fiesta R5 (Var 2016, Antibes 2017). Évidemment, l’important surcroît de puissance et les quatre roues motrices changent la donne. Là, par rapport à une traction avant, mieux vaut éviter d’enfoncer la pédale de droite dans les virages! Si ça ne s’exploite de la même manière, je me suis vite senti à l’aise lors de ces prises en main grandeur nature. En 2018, avant de plonger dans le vif du sujet, il faudra tâcher de programmer deux courses de chauffe, voire trois, afin d’aborder l’échéance initiale bien affûté. D’ailleurs, peut-être que j’aurai l’opportunit­é de commencer à mesurer le potentiel de la Fiesta R5 sur la terre très bientôt, lors de la finale du championna­t de France (Vaucluse, 10-12 novembre). » Attendu au tournant, le prometteur ambassadeu­r de l’ASAC de Nice entend aborder l’obstacle avec le même plan de bataille. Pas question de brûler les étapes... « L’an prochain, l’apprentiss­age primera. On va essayer de monter en puissance progressiv­ement. Sans accumuler les erreurs. Et en espérant réussir un coup d’éclat ici ou là. Pourquoi pas, si affinités ? » De quoi faire le plein de confiance avant d’entamer le crucial exercice 2019. Une année charnière... « Le WRC2, vous savez, c’est un révélateur fiable », souligne Nicolas Ciamin. « Regardez Lappi et Suninen : ils ont prouvé leur valeur à ce niveau. L’un et l’autre méritaient une chance en WRC. Elle est venue et ils ont su la saisir. »

 ?? (Photos Jo Lillini) ?? Vice-champion du monde Junior , à seulement dix-neuf ans, Nicolas Ciamin peut remiser son auto-école (Ford Fiesta R, ici au Rallye d’Allemagne) et dégainer le calibre supérieur. Cap sur le WRC !
(Photos Jo Lillini) Vice-champion du monde Junior , à seulement dix-neuf ans, Nicolas Ciamin peut remiser son auto-école (Ford Fiesta R, ici au Rallye d’Allemagne) et dégainer le calibre supérieur. Cap sur le WRC !
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France