Var-Matin (Grand Toulon)

La vitalité en question et... en solutions

Face à des modes de consommati­on en évolution permanente, comment les commerçant­s peuvent tirer leur épingle du jeu ? Réponses aux Rencontres régionales des Vitrines de France

- CATHERINE PONTONE cpontone@varmatin.com

Ils ne détiennent pas la solution miracle pour booster le commerce dans les coeurs de ville souffrant de dévitalisa­tion. Mais, forts de leurs expérience­s, les commerçant­s adhérents à la Fédération nationale des centres-villes – aussi baptisées les Vitrines de France – connaissen­t la force du réseau maillé de profession­nels et d’acteurs locaux. Après Amiens et Tours, les Rencontres régionales viennent de se dérouler en bord de rade, au palais Neptune, avec le concours des commerçant­s des Vitrines de Toulon. Elles ont permis aux représenta­nts des offices de commerce, de chambres consulaire­s et des collectivi­tés de proposer des solutions susceptibl­es de rebooster une fréquentat­ion en berne.

Le constat

Jean-Pierre Lehmann, président de la fédération nationale, aux côtés de sa responsabl­e, Lucie Ngongo, le constatent : les centres-ville sont confrontés à un bouleverse­ment sociétal, avec de nouveaux modes de consommati­on. « La révolution digitale, avec le commerce dans son salon et l’économie du partage – c’est-à-dire on consomme moins et plus intelligen­t – font aussi partie des raisons qui petit à petit, ont fait qu’on se rend moins en centre-ville. »« On a vidé et paupérisé les raisons de venir en centrevill­e parce qu’on a fait un mitage du territoire un peu à l’infini », analyse cet expert du commerce. L’absence, par le passé, d’une politique d’aménagemen­t du territoire, avec une course à l’offre et aux mètres carrés en périphérie des villes, a aussi contribué à une dégradatio­n du paysage commercial des coeurs de ville.

Défendre le qualitatif

« Mais ce n’est pas la peine d’aller se battre contre des géants en périphérie », prévient le patron des Vitrines de France. « Nous avons cette image du centre qui est à défendre, avec cette notion qualitativ­e dont les clients sont friands. Nous sommes de plus en plus demandeurs d’enseignes de qualité, éventuelle­ment haut de gamme. » Les critères : la conviviali­té, l’accueil avec le sourire, les nouveaux concepts sur lesquels on est en veille permanente, les nouveaux designs, les lieux de rencontres. Cela passe aussi par la remise en question de profession­nels. « À partir du moment où on respecte le client avec un accueil sympathiqu­e, on arrive à fidéliser sa clientèle, à créer son réseau. C’est comme cela qu’on pourra s’en sortir en ville. Il faut défendre ce service de proximité », a insisté Franck Martin, conseiller municipal, délégué au commerce de la ville de Nice.

Une plate-forme commune

« Il faut dégager la force d’une équipe qui réfléchit ensemble à ce qu’attend le consommate­ur de mon centre-ville », souligne Jean-Pierre Lehmann. Il soutient ainsi le projet, défendu par la ville de Châlon-en-Champagne, de créer un espace de coworking où ceux qui partagent la même préoccupat­ion de l’avenir du centre-ville travaillen­t ensemble sur un objectif bien défini.

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 ?? (Photos Luc Boutria) ?? Jean-Pierre Lehmann, président de la Fédération nationale des centres-villes, a animé les Rencontres régionales des Vitrines de France au palais Neptune.
(Photos Luc Boutria) Jean-Pierre Lehmann, président de la Fédération nationale des centres-villes, a animé les Rencontres régionales des Vitrines de France au palais Neptune.

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