Le Tonnerre de retour des Antilles
Parti de Toulon une semaine après le passage des ouragans Irma et Maria sur l’arc Antillais, le navire de guerre varois a participé aux premiers travaux de reconstruction des îles sinistrées
Les marins du Tonnerre ne sont pas près d’oublier la mission qu’ils viennent de réaliser aux Antilles, au profit de la population locale sinistrée par les passages successifs des ouragans Irma et Maria. De retour hier midi à Toulon, leur port d’attache qu’ils avaient quitté précipitamment dans la nuit du 12 au 13 septembre derniers, les marins du bâtiment de projection et de commandement (BPC) avaient le sentiment du devoir accompli. « Tout l’équipage est fier d’avoir mené à bien cette mission de solidarité nationale au profit de l’arc antillais », témoigne pudiquement le capitaine de vaisseau Ludovic Poitou.
Accueil chaleureux
Visiblement encore impressionné, « émerveillé par la capacité de la population locale à rebondir », le commandant du Tonnerre minimiserait presque l’action de son équipage et, plus généralement, des militaires embarqués à son bord. En trois semaines sur place, si l’on décompte le temps de la traversée aller-retour de l’océan Atlantique, les marins du BPC n’ont pourtant pas ménagé leurs efforts pour aider les habitants de Saint-Martin et de la Dominique. « Avec l’aide de la préfecture sur place, vingt-trois chantiers prioritaires avaient été identifiés. Parmi lesquels la réouverture de la route qui dessert la déchetterie, la construction d’une cité administrative provisoire pour accueillir le public, ou encore le déblaiement des écoles », détaille le commandant. Des travaux de reconstruction basiques pour lesquels les mille deux cents tonnes de fret – tractopelles, camions benne et autres engins de levage apportés par le Tonnerre – se sont révélées bien utiles. Si sa mission première était « l’orchestration de la mise en oeuvre des engins de débarquement et des hélicoptères », le maître Gaëtan, chef de quart, a quand même pu descendre à terre. « L’idée était d’aller au contact de la population pour savoir en quoi on pouvait lui venir en aide », confie-t-il. Avec une vingtaine de camarades, il mettra toute sa bonne volonté et ses « gros bras » au service d’une directrice d’école maternelle ou d’une habitante dont la maison, privée partiellement de toit, avait besoin d’un bon nettoyage. «L’accueil de la population a été très chaleureux. Pour nous, marins de Toulon, c’est très gratifiant de participer à une telle mission», lâche le maître Gaëtan. Même sentiment chez le second maître Jérôme. S’il a passé plus de temps sous l’eau à rouvrir les chenaux d’accès aux marinas de l’île, ce plongeur de bord sait, au travers du sourire des habitants, qu’il a été utile. « C’est une mission qui marque. »