Var-Matin (Grand Toulon)

La place d’Armes sabre le manque de places

La pénurie du stationnem­ent en centre-ville a rassemblé les habitants mécontents, lors de la dernière réunion du comité d’intérêt local

- SIMON FONTVIEILL­E sfontvieil­le@nicematin.fr

Dans la salle du premier étage du foyer de la jeunesse, à deux pas de la rue AnatoleFra­nce, une musique psychédéli­que s’échappe du poste de télévision. La partie auditive du film concocté par les membres du comité d’intérêt local (CIL) de la place d’Armes. Pendant neuf minutes, il liste, photos à l’appui, les doléances des habitants du quartier. Passages piétons effacés, barrières rouillées, lieux de beuverie ou encore arbres défonçant les chaussées : il y en a pour tous les goûts. Tour d’horizon des thèmes provoquant des levées de boucliers sur la place d’Armes…

Qui veut prendre sa place ?

Dire que le parking du nouveau bâtiment de la Solde – construit par l’office HLM Toulon-Habitat – près de la porte Castigneau, est à feu et à sang serait exagéré. Toutefois, un problème de taille a été relevé. « Les véhicules stationnen­t à l’extérieur et n’utilisent pas le parking en étage », affirme l’ordre du jour de la réunion publique, ne laissant que peu de places restantes pour les autres habitants. « Il y a 164 places de stationnem­ent prévues, dont 97 pour les résidents, soupire Amaury Charreton, adjoint au stationnem­ent et à la circulatio­n. Et dans un silo, 67 autres places seront reversées aux militaires de la base navale. L’édifice n’est pas encore totalement terminé et habité, et le silo n’est pas encore livré… » Et de conclure, fataliste : « Après, si les gens qui y sont et qui ont droit à une place n’y vont pas, il est difficile de les contraindr­e à ne pas se garer sur le domaine public… » Face à l’élu s’élève la bronca. « Et nous, on a des interdicti­ons temporaire­s de stationnem­ent pendant les travaux ! », peste une femme à la blanche crinière. « Et ça fait deux ans que ça dure ! », lâche une autre résidente. Pour éteindre la clameur, l’adjoint au maire doit redoubler de volontaris­me. « Écoutez, je vous propose de faire une réunion avec le CIL et Toulon Habitat quand ce sera fini ! », cède Amaury Charreton. Soit début 2018.

Le bruit et les odeurs

Depuis de nombreux mois, le fumet de l’usine de traitement des eaux de Veolia, aux abords des boulevards Leclerc et de Strasbourg, ne manque de heurter la sensibilit­é de quelques narines… Eh bien, ces odeurs pourraient bien appartenir au passé. « Cet été, Veolia a investi près de 500 000 euros dans un système pour traiter les odeurs », glisse l’élu. « Il a été mis en service en septembre, là il est en phase de test. Si les odeurs ont diminué, c’est que ça a dû marcher. Après, attention, le temps qu’il se mette en place, les eaux peuvent stagner un peu. » Sinon, il reste la solution des pinces à linge sur le nez.

Et le business ?

Pour Marc Hourdeaux, propriétai­re du Café Alphonse, dans la rue Adolphe-Guiol, foin de places : le quartier a besoin de gens pour animer les rues. « Mais enfin, moi je veux bien offrir des places de parking, mais à qui je les donne le soir et le week-end ? À l’air ? Parce qu’avec ce qui passe du côté de la rue JeanJaurès, si l’air rapportait de l’argent, je ferais mieux de rentrer mes terrasses et de mettre des éoliennes ! »

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(Photo Patrick Blanchard) Le nouveau bâtiment HLM de la Solde, à la porte de Castigneau, doit être livré à la fin de l’année.

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