La desserte de Tamaris s’invite au conseil municipal
Au détour d’un texte, hier, les élus ont souligné les quelques soucis rencontrés par le nouveau parc relais. Surtout, la fréquence des bus et bateaux est pointée du doigt
Le sujet n’était pas à l’ordre du jour; il a pourtant fait l’objet d’une discussion argumentée, hier en conseil municipal. Point de départ: l’examen d’une délibération portant sur un échange de parcelles entre la commune et la société La Civette, en vue «d’améliorer l’accès au parking de la corniche de Tamaris». Un texte qui a donné l’occasion d’aborder les petits soucis que rencontre ce nouvel équipement destiné aux usagers des transports en commun (bateaux et bus). Mais aussi la nécessité d’accroître la desserte du secteur.
« Une communication pédagogique »
Mis en service en septembre, le parc relais de Tamaris sera inauguré mardi prochain. Il sera alors intéressant, a commenté Florence Cyrulnik, de faire « un répertoire des dysfonctionnements», évoquant notamment «un éclairage surdimensionné »,« une partie paysagère qui ne ressemble pas à grand-chose», et le fait qu’«il n’est pas occupé par une dizaine de voitures par jour ». «C’est vrai que, pour l’heure, ce parc relais ressemble un peu à celui d’Ollioules portes de Toulon, quasiment vide, a abondé Marc Vuillemot. Mais nous sommes dans une période d’apprentissage. Sur place, tout est affiché et, pourtant, des gens distraits l’utilisent alors qu’ils n’empruntent pas les transports en commun… Il faudra profiter de l’inauguration, en présence du président de l’agglomération, pour faire une communication pédagogique. Car maintenant qu’on a ce parc relais, il faut qu’il soit utilisé si on veut développer encore les transports publics par voie maritime.» « L’éclairage est certes puissant, areconnu l’adjoint Claude Astore, mais pour les besoins du système de vidéoprotection, il faut un bon niveau de luminosité, sinon cela perd de son intérêt. Concernant la fréquentation, l’habitude n’est pas encore prise. D’autant qu’en face, il y a du stationnement sur un terrain privé; quand l’interdiction de s’y garer sera effective, les véhicules iront de l’autre côté.» Si la fréquentation n’est pas au rendez-vous, c’est aussi, selon Marc Vuillemot, parce que «l’arrêt de Tamaris n’est pas vraiment multimodal. Il faut profiter de la présence de cet équipement pour améliorer les dessertes en bateaux et bus.»
« Nos bateaux-bus c’est le tramway»
L’occasion pour Jean-Pierre Colin (UDI) d’affirmer que «tout le monde attend une politique de cabotage dans la rade. Certes le réseau maritime fonctionne bien, mais la question est encore abordée de manière commerciale, en regardant si la ligne est rentable ou pas. Tant qu’on raisonnera comme cela, on n’y arrivera pas. Les lignes de bateaux fonctionneront quand les dessertes seront optimales; quand l’usager n’aura plus besoin de réfléchir à l’horaire parce qu’il saura, en arrivant à n’importe quelle heure, qu’il aura un bateau dans les dix minutes.» «En fait, a repris Marc Vuillemot, il faut considérer que nos bateaux-bus, c’est le tramway ; que le service doit être de même nature. Quand un Toulonnais voudra venir au cinéma en soirée à La Seyne, il devra pouvoir rentrer en bateau. Et inversement.» Propos appuyé par Jean-Pierre Colin: «Le casino de la rade attire des Toulonnais. Mais certains, après avoir fait la fête à Toulon, souhaiteraient ne pas avoir à prendre la voiture pour se rendre à La Seyne. Donc il faudrait davantage de dessertes. C’est un sujet sur lequel il faudra se battre lors de la constitution de la Métropole en janvier prochain.» Le mot de la fin a été pour Denise Reverdito (EELV). «En tant qu’écologiste, je suis contente de ce débat, satisfaite de voir que les choses avancent en matière de déplacements doux. Il reste un vrai travail à mener, en concertation avec l’agglomération, pour améliorer les choses et que nous soyons tous sur la même longueur d’ondes.»