Var-Matin (Grand Toulon)

Vols, dégradatio­ns: d’une comparutio­n à l’autre

- E. M.

Marvin V., 27 ans, se tient à la barre entouré par des gendarmes sur le quivive. Le jeune homme est du genre à disjoncter. Son casier judiciaire porte quinze mentions. « C’est souvent pour des faits de violence », sourcille, hier, Claude Boulanger, le président de la chambre des comparutio­ns immédiates. Incarcéré depuis deux semaines pour avoir giflé une employée de La Poste le 18 septembre, le jeune homme comparait cette fois pour avoir, le 1er août, défoncé la porte d’une agence immobilièr­e à La Seyne. « C’était la quatrième agence que je visitais et qui me disait non… » Marvin V., atteint de troubles psychiatri­ques, cherchait un logement. « À chaque fois qu’il est confronté à de la frustratio­n, il réagit mal», fait observer son avocat Me Philip Fitzgerald. La place du prévenu est-elle en prison ? L’expertise psychiatri­que n’a pu être menée à son terme. Marvin V., lassé par les questions qu’on lui posait, a quitté le cabinet du médecin où il avait été convoqué en août dernier. « C’est votre droit. » Le tribunal l’a condamné à quatre mois de prison.

Le sac de la victime retenu au commissari­at

Lundi après-midi, Amandine E. a été victime du vol de sa sacoche dans le train qui la transporta­it de Marseille aux Arcs. Elle s’était assoupie. Un sans-papiers, en possession du sac, a été interpellé devant la gare de Toulon. Sur le banc des parties civiles, hier, elle a réclamé cent euros de dommages et intérêts. « C’est tout ? », s’est étonné le président Boulanger. «Vous avez récupéré votre sac au moins ? »« Non »,a expliqué la jeune femme. « On m’a dit que le policier qui s’en occupait était en vacances jusqu’à vendredi… » Le président à nouveau stupéfait : « Heureuseme­nt qu’il n’est pas mort ! » Alors que le parquet faisait en sorte que le commissari­at libère le sac de la victime dès hier, le voleur a été condamné à quatre mois de prison et à cent euros de dommages et intérêts.

Prison ferme pour le vol d’un vélo

À la barre du tribunal, Aburaouf A., un Algérien âgé de 18 ans, est assisté par une interprète. D’ailleurs, Me Mohad Bourouis tente d’obtenir l’annulation de la procédure au prétexte que les droits de son client – lorsqu’il a été placé en garde à vue – lui ont été notifiés en français et pas dans sa langue maternelle... « Ça ne l’a pas empêché d’utiliser ces droits puisqu’il a demandé un avocat et a parlé en français avec un médecin », a répliqué, en substance, le ministère public. Jugé pour le vol d’un vélo du côté de la gare de Bandol, le jeune bilingue a écopé de trois mois de prison, avec maintien en détention. Le parquet en avait demandé quatre.

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