Quand l’art se met au service de la fraternité
Samedi aura lieu une vente aux enchères un peu particulière… Seize oeuvres seront présentées, et les fonds récoltés serviront à l’hébergement des réfugiés
Toulon émois.
Flordavelia, galerie d’art , rue Nicolas-Peiresc. Jusqu’au novembre, exposition des oeuvres d’Agnès Mader. Entrée libre. Ouvert du mercredi au dimanche de h à h et de h à h. Fermé le lundi et le mardi. Rens. .....
Ambassade de Provence, Porte d’Italie, salle Vauban. Jusqu’au novembre, exposition mémoire Jean De Lattre de Tassigny et la re armée Française. Ouvert de h à h, tous les jours sauf dimanche. Rens. .....
Maison de la photographie, rue NicolasLaugier/place du Globe. Jusqu’au novembre, exposition des oeuvres de Laura Pannack et Mélanie Wenger, lauréates du prix HSBC pour la photographie. Entrée gratuite. Ouverte du mardi au samedi de h à h. Fermée dimanche, lundi et jours fériés.
Là, on a une sculpture en marbre de Carrare de Lutfi Romhein, un artiste d’origine syrienne assez coté… C’est la plus belle pièce de la vente. Sa mise à prix est à 300 euros. » Lunettes bleu roi sur le nez, Richard Maunier jette un regard énamouré à l’objet d’art, sorte d’anémone minérale d’une vingtaine de centimètres de haut. Samedi, à partir de 14 heures, le fracas du marteau du commissaire-priseur retentira dans l’hôtel des ventes pour l’attribuer au Toulonnais ayant le plus enchéri pour l’emporter. Et la sculpture de marbre ne sera pas la seule à être cédée. Quinze autres oeuvres d’art seront proposées aux enchères. Les fruits de la vente servant directement aux réfugiés que compte l’aire toulonnaise. « Toutes les pièces sont des dons et la plupart des mises à prix tourne autour de 100 euros, précise Annie Pascal, plasticienne et membre du Collectif Migrants 83, à l’origine de l’opération. Nous avons commencé à collecter les oeuvres d’art début juin et sollicité près de quarante personnes. À part deux, toutes ont répondu positivement. J’en ai même été un peu surprise », avoue-t-elle. En tout, le collectif a récolté cinquante-six oeuvres, disponibles sur le site de la Ligue des droits de l’Homme. « Parmi elles, nous en avons choisi seize pour la vente aux enchères, poursuit Annie Pascale. En octobre, nous en avions sélectionné d’autres pour monter une exposition au Port des Créateurs et nous avons réussi à en vendre une partie ! »
L’hiver arrive
Mais s’ils sont consacrés aux réfugiés, à quoi servira précisément l’argent recueilli lors de la vente aux enchères ? « Comme lors de l’exposition ou de la vente en ligne des tableaux, cela va servir à financer l’hébergement de migrants dans un centre de vacances, à Hyères, que le comité d’entreprise d’EDF nous loue à un prix abordable, confie MarieNoëlle Sereno, une autre membre du collectif. L’hiver arrive, et souvent, après être passés par le 115, ces jeunes n’ont pas de places pour dormir. Là, nous aurons seize lits disponibles. Et pour faire foncti onner le centre, du 31 octobre à fin mai, il nous faut environ 7 500 euros. » Histoire d’augmenter les chances d’atteindre cette somme, Richard Maunier a en tout cas accepté d’assurer la vente… sans toucher d’honoraires ! «Je ne suis pas un saint ou Dieu le Père, rétorque le commissairepriseur. Les oeuvres seront intégrées à notre vente mensuelle. Quand on peut mettre son savoir-faire au service de son prochain et que ça ne coûte rien, on le fait… » Les oeuvres seront exposées vendredi de 17 h à 18 h 30 et samedi de 10 h à 12 h. Vente samedi, à partir de 14 h. Hôtel des ventes, 54 av. Clemenceau.