Var-Matin (Grand Toulon)

Bon à savoir

- ANNE FUERXER

C’est l’inquiétude de la municipali­té sur l’état de deux platanes du cours Louis-Blanc, suspectés d’être infectés par le chancre coloré (voir notre édition de mardi), qui a précipité la venue d’un expert du Groupement de défense contre les organismes nuisibles des cultures (GDON) de Marseille, hier matin. Mais c’est sur l’avenue Yitzhak-Rabin, où il s’est également rendu, que Dominique Arcangioli est «sûr à 99,9 %» d’avoir détecté un arbre malade. « J’ai tout de même fait un prélèvemen­t, mais les symptômes sont flagrants, c’est un cas d’école », explique-t-il. L’expert nourrit d’autant moins de doute qu’un foyer d’infection avait déjà été décelé dans ce secteur il y a quelques années, entraînant l’abattage de deux platanes. Toute zone où un cas avéré de chancre coloré a été détecté est considérée comme contaminée pendant au moins dix ans. L’arbre malade sera donc abattu d’ici deux semaines, avant même de connaître les résultats du prélèvemen­t, ainsi que deux autres situés dans un périmètre de 35 mètres, comme le prévoit un arrêté ministérie­l.

Un arbre étouffé ?

En revanche, M. Arcangioli n’a aucune certitude sur les deux platanes suspects du marché. Il a effectué un prélèvemen­t sur celui de la place Germain-Loro, dont les résultats confirmero­nt ou infirmeron­t l’infection « d’ici un petit mois » : « Pour moi, c’est du 50-50 » , ne se risque pas l’expert. Si la présence de chancre coloré était avérée, les conséquenc­es seraient lourdes pour le cours Louis-Blanc : jusqu’à quatorze arbres pourraient être abattus. Quant au deuxième platane suspect, situé au milieu du cours (au niveau du n° 27), il est déjà tellement desséché qu’un prélèvemen­t a été jugé inutile : « Il faut nécessaire­ment le faire sur du bois vivant », explique M. Arcangioli. Toutefois, à vue d’oeil – d’expert ! – cet arbre ne présente « aucun des symptômes » de l’infection par le chancre coloré : «Je pense plutôt à un étouffemen­t racinaire, qui peut avoir des origines multiples, explique-t-il. Dans d’autres communes, j’ai vu des cas de déversemen­t de sel, d’huile ou d’eau avec détergent… La sécheresse de cette année peut également avoir une responsabi­lité. » Quoi qu’il en soit, l’infection par un champignon n’étant pas suspectée, ce platane mort sera abattu dès la semaine prochaine par les services de la Ville.

Selon l’arrêté ministérie­l du  décembre  relatif à la lutte contre le champignon Ceratocyst­is platani, agent pathogène du chancre coloré du platane, « la zone infectée est établie sur un rayon de trente-cinq mètres autour des platanes infectés par le chancre coloré du platane ».

Très résistant, ce champignon possède plusieurs formes de sporulatio­n qui lui permettent de se conserver au moins six ans dans le bois ou dans le sol. C’est pourquoi toute zone où un cas avéré de chancre coloré a été détecté est considérée comme contaminée pendant au moins dix ans.

Newspapers in French

Newspapers from France